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Malheur à vous, agents de satan cupides qui tenterez de commercialiser ces enseignements et ces témoignages!
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Serpents, race de vipères! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? Matthieu 23:33
LES
PROTOCOLES DES SOTS DE SION
Chers
amis et
chers frères, nous vous soumettons ce
texte, qui, comme les autres de la série des articles sur les
illuminati, a
pour objectif de vous ouvrir les yeux sur la gestion de ce monde par
les
satanistes qui se prennent pour des dieux sur terre. Cet article
initialement
intitulé "Les
protocoles des sages de Sion", que j'ai
rebaptisé, et à juste titre, "Les
protocoles des Sots de Sion",
vous aide à comprendre comment les agents de satan travaillent pour
détruire le
monde et détruire toute l'humanité.
Ces
fils du
diable qui ne brillent que par leur extrême
idiotie, aiment bien se prendre, malheureusement, pour des sages, au
point de
s'autoproclamer sages, comme c'est le cas dans le titre de ce document,
que
j'ai décidé de changer. Et comme ils sont experts en usurpation et en
manipulation, ils se font aussi passer pour des gens de Sion; donnant
ainsi
l'impression qu'ils seraient d'Israël, alors qu'ils ne le sont pas. Ils
n'ont
jamais été d'Israël, et ne le seront d'ailleurs jamais.
Le
Sion dont ils
font allusion chaque fois, n'est donc
pas le Sion de Dieu, mais plutôt leur propre sion satanique qu'ils ont
créé
dans leur monde. Dieu a sa Jérusalem, le diable aussi a la sienne. Ne
vous laissez
donc plus tromper par les mots et expressions contrefaits que les gens
de satan
utilisent souvent.
Comme
nous vous
l'avions dit dans notre article intitulé "Les
Hypocrites Mis À Nu", Dieu a choisi ces derniers
temps, de nous
révéler la vraie nature de ces soi-disant grands hommes et femmes de la
planète, et de mettre totalement à nu tous leurs plans, leurs projets
et leurs
œuvres, qu'ils se sont toujours efforcés à tenir secrets. Nous vous
recommandons cet article, ainsi que les autres articles de la série
Illuminatis, que vous trouverez sur notre site www.mcreveil.org.
Nous
parlerons
bien franchement et discuterons le sens de
chaque réflexion, faisant ressortir, par des comparaisons et des
déductions,
des explications complètes. J’exposerai, par ce moyen, la conception de
notre
politique, ainsi que celle des Goïm (expression juive pour désigner
tous les
Gentils). Il faut remarquer que le nombre des hommes aux instincts
corrompus
est plus grand que celui des gens aux instincts nobles. C’est pourquoi
les
meilleurs résultats s’obtiennent, dans le gouvernement du monde, en
employant
la violence et l’intimidation plutôt que les discussions académiques.
Tout
homme a soif du pouvoir; chacun aimerait à être un dictateur si
seulement il le
pouvait, et bien rares sont ceux qui ne consentiraient pas à sacrifier
le
bien-être d’autrui pour atteindre leurs buts personnels.
Qu’est-ce
qui a
contenu les sauvages bêtes de proie, que
nous appelons hommes? Par quoi ont-ils été gouvernés jusqu’à ce jour?
Aux
premières époques de la vie sociale, ils étaient soumis à la force
brutale et
aveugle, puis ils se soumirent à la loi, qui n’est, en réalité, que la
même
force masquée. Cette constatation me mène à déduire que, de par la loi
naturelle, le droit réside dans la force. La liberté politique n’est
pas un
fait, mais une idée. Cette idée, il faut savoir comment l’appliquer
quand il
est nécessaire, afin de la faire servir d’appât pour attirer les forces
de la
foule à son parti, si ce parti a décidé d’usurper celles d’un rival. Le
problème est simplifié si ledit rival s’infecte d’idées de liberté, de
soi-disant libéralisme, et si pour l’amour de telles idées, il cède une
partie
de son pouvoir.
Notre
idée va
triompher de façon évidente en ceci: Les rênes
du Gouvernement étant abandonnées, il s’ensuivra, de par la loi de la
vie,
qu’elles seront immédiatement saisies par une nouvelle main, parce que
la force
aveugle de la foule ne peut exister un seul jour sans chef. Le nouveau
Gouvernement ne fait que remplir la place de l’ancien que son
libéralisme a
affaibli. De nos jours, la puissance de l’or a supprimé celle des
autorités
libérales. Il fut un temps où la religion gouvernait. L’idée de liberté
est
irréalisable, parce que personne ne sait en user avec discrétion. II
suffit de
donner un instant à la foule le pouvoir de se gouverner elle-même pour
qu’elle
devienne, aussitôt une cohue désorganisée. Dès ce moment, naissent des
dissensions qui ne tardent pas à devenir des conflits sociaux; les
États sont mis
en flammes et toute leur importance disparaît.
Qu’un
État soit
épuisé par ses propres convulsions
intérieures, ou
qu’il soit livré, par les guerres civiles, à un ennemi étranger,
il peut dans l’un et l’autre cas - être considéré comme définitivement
détruit,
- il est en notre pouvoir. Le despotisme du capital, qui est
entièrement entre
nos mains, tendra à cet État un brin de paille auquel il sera
inévitablement
forcé de s’accrocher sous peine de tomber dans l’abîme. Si, pour des
motifs de
libéralisme, quelqu’un était tenté de me faire remarquer que semblables
discussions sont immorales, je poserais cette question: - Pourquoi
n’est-il pas
immoral qu’un État qui a deux ennemis, l’un au dehors, l’autre au
dedans,
emploie, pour les combattre, des moyens différents: Plans secrets de
défense,
attaques nocturnes ou avec des forces supérieures? Pourquoi, en effet,
serait-il immoral que l’État employât de tels moyens contre celui qui
ruine ses
fondements et sa prospérité?
Un
esprit logique
et sensé peut-il espérer réussir à
gouverner les foules par des arguments et des raisonnements, alors
qu’il est
possible que ces arguments et ces raisonnements soient contredits par
d’autres
arguments? Si ridicules qu’ils puissent être, ils sont faits pour
séduire cette
partie du peuple qui ne peut pas penser très profondément. Étant
entièrement
guidée par des raisons mesquines, des habitudes, des conventions et des
théories sentimentales. La population ignorante et non initiée, ainsi
que tous
ceux qui se sont élevés de son sein, s’embarrasse dans les dissensions
de
partis qui entravent toute possibilité d’entente, même sur une base
d’arguments
solides. Toute décision des masses dépend d’une majorité de hasard,
préparée
d’avance, qui, dans son ignorance des secrets de la politique, prend
des
décisions absurdes, semant ainsi dans le Gouvernement les germes de
l’anarchie.
La
politique n’a
rien de commun avec la morale. Un
souverain gouverné par la morale n’est pas un habile politique; il
n’est donc
pas d’aplomb sur un trône. Celui
qui veut gouverner doit recourir à la
ruse et à l’hypocrisie. En politique, les grandes qualités humaines
d’honnêteté
et de sincérité deviennent des vices et détrônent
un souverain plus
immanquablement que son plus cruel ennemi. Ces qualités doivent être
les
attributs des pays non juifs, mais, nous ne sommes aucunement obligés
d’en
faire nos guides. Notre droit réside dans la force. Le mot "droit"
est une idée abstraite qui ne repose sur rien. Il ne signifie pas autre
chose
que ceci: "Donnez-moi
ce dont j’ai besoin pour prouver que je suis plus fort
que vous".
Où
commence le
"droit"? Où finit-il? Dans un
État où le pouvoir est mal organisé, où les lois et la personne du
souverain
sont annihilées dans un continuel empiétement du libéralisme, j’adopte
un nouveau
système d’attaque, me servant du droit de la force pour détruire les
ordonnances et règlements existants, me saisir des lois, réorganiser
les
institutions et devenir ainsi le dictateur de ceux qui, de leur propre
volonté,
ont libéralement renoncé à leur puissance et nous l’ont conférée. Notre
force,
étant donnée la situation branlante des pouvoirs, sera plus grande
qu’aucune
autre, parce qu’elle sera invisible jusqu’au jour où elle sera telle
qu’aucune
ruse ne la saurait miner. Du mal temporaire, auquel nous sommes
actuellement
obligés d’avoir recours, sortira le bienfait d’un gouvernement
inébranlable qui
rétablira le cours du mécanisme de l’existence normale détruit par le
libéralisme: La fin justifie les moyens.
Il
faut, en
dressant nos plans, que nous fassions plus
attention à ce qui est nécessaire et profitable qu’à ce qui est bon et
moral.
Nous avons devant nous un plan sur lequel est tirée une ligne
stratégique dont
nous ne pouvons nous écarter sans détruire l’œuvre de siècles entiers.
Pour
élaborer un plan d’action convenable, il faut se mettre en l’esprit la
veulerie, l’instabilité et le manque de pondération de la foule
incapable de
comprendre et de respecter les conditions de sa propre existence et de
son
bien-être. Il faut se rendre compte, que la force de la foule est
aveugle,
dépourvue de raison dans le discernement et qu’elle prête l’oreille
tantôt à
droite, tantôt à gauche. Si un aveugle conduit un autre aveugle, ils
tombent
tous deux dans le fossé. En conséquence, les parvenus, sortis des rangs
du
peuple, fussent-ils des génies, ne peuvent pas se poser en chefs des
masses
sans ruiner la nation.
Seul
un
personnage élevé pour exercer la souveraineté
autocratique peut lire les mots formés par les lettres de l’alphabet
politique.
Le peuple livré à lui-même, c’est-à-dire des chefs sortis des rangs,
est ruiné
par les querelles de partis qui naissent de la soif du pouvoir et des
honneurs
et qui créent les troubles et le désordre. Est-il possible à la masse
de juger
avec calme et d’administrer sans jalousie les affaires de l’État qu’il
ne lui
faudra pas confondre avec ses propres intérêts? Peut-elle servir de
défense
contre un ennemi étranger? C’est impossible, car un plan divisé en
autant de
parties qu’il y a de cerveaux dans la masse, perd sa valeur et devient
inintelligible et inexécutable.
Seul
un autocrate
peut concevoir de vastes projets et
assigner à toute chose son rôle particulier dans le mécanisme de la
machine
gouvernementale. C’est pourquoi nous concluons qu’il est utile au
bien-être du
pays que son gouvernement soit entre les mains d’une seule personne
responsable. Sans le despotisme absolu, pas de civilisation possible,
car la
civilisation ne peut avancer que sous la protection d’un chef, quel
qu’il soit,
pourvu qu’il ne soit pas entre les mains de la masse. La foule est
barbare et
le prouve en toute occasion. Dès que le peuple s’est assuré la liberté,
il se
hâte de la transformer en anarchie qui, par elle-même, est le comble de
la
barbarie. Considérez ces brutes alcoolisées stupéfiées par la boisson,
dont la
liberté tolère un usage illimité! Allons-nous nous permettre et
permettre à nos
semblables de les imiter?
Les peuples des chrétiens, abrutis par l’alcool, leur jeunesse détraquée par les classiques et la débauche prématurée à laquelle l’ont incitée nos agents, précepteurs, domestiques, institutrices dans les maisons riches, employés, etc., par nos femmes dans les lieux de plaisir. J’ajoute à ces dernières les soi-disant "femmes du monde", - leurs imitatrices volontaires en matière de luxe et de corruption. Notre devise doit être: "Tous les moyens de la force et de l’hypocrisie". Seule la force pure est victorieuse en politique, surtout quand elle se cache dans le talent indispensable aux hommes d’État. La violence doit être le principe, la ruse et l’hypocrisie la règle de ces gouvernements qui ne veulent pas déposer leur couronne aux pieds des agents d’un nouveau pouvoir quelconque. Ce mal est le seul moyen d’arriver au bien. Ne nous laissons donc pas arrêter par l’achat des consciences, l’imposture et la trahison, si par eux nous servons notre cause.
En
politique,
n’hésitons pas à confisquer la propriété si
nous pouvons ainsi acquérir soumission et pouvoir. Notre État, suivant
la voie
des conquêtes pacifiques, a le droit de substituer aux horreurs de la
guerre
des exécutions moins apparentes et plus expéditives qui sont
nécessaires pour
maintenir la terreur et produire une soumission aveugle. Une sévérité
juste et
implacable est le principal acteur de la puissance d’un État. Ce n’est
pas
simplement pour l’avantage qu’on peut en tirer, mais encore par l’amour
du
devoir et de la victoire que nous devons nous en tenir au programme de
violence
et d’hypocrisie. Nos principes sont aussi puissants que les moyens que
nous
employons pour les mettre à exécution. C’est pourquoi nous triompherons
certainement, non seulement par ces moyens mêmes, mais par la sévérité
de nos
doctrines, et nous rendrons tous les Gouvernements esclaves de notre
Super-Gouvernement. Il suffira que l’on sache que nous sommes
implacables quand
il s’agit de briser la résistance.
Nous
fûmes les
premiers, jadis, à crier au peuple:
"Liberté, Égalité, Fraternité", ces mots si souvent répétés, depuis
lors, par d’ignorants perroquets, venus en foule de tous les points du
globe autour
de cette enseigne. À force de les répéter, ils ont privé le monde de sa
prospérité et les individus de leur vraie liberté personnelle si bien
protégée
naguère contre la populace qui voulait l’étouffer. Les Gentils,
soi-disant
sages et intelligents, ne discernèrent pas combien étaient abstraits
ces mots
qu’ils prononçaient et ne remarquèrent point combien ils s’accordaient
peu les
uns avec les autres et même se contredisaient. Ils ne virent pas qu’il
n’est
aucune égalité dans la Nature qui créa elle-même des types divers et
inégaux
d’intelligence, de caractère et de capacité. De même en est-il pour la
soumission aux lois de la Nature. Ces prétendus sages n’ont pas deviné
que la
foule est une puissance aveugle et que les parvenus sortis de son sein
pour
gouverner sont également aveugles en politique; ils n’ont pas compris
davantage
qu’un homme destiné à régner, fût-il un imbécile, peut gouverner tandis
qu’un
autre qui n’a pas reçu l’éducation voulue, fût-il un génie, n’entendra
rien à
la politique. Tout ceci a échappé aux Gentils.
Ce
fut sur cette
base, cependant, que fut fondé le régime
dynastique. Le père enseignait au fils le sens et le cours des
évolutions
politiques de telle manière que, sauf les seuls membres de la dynastie,
personne n’en eût connaissance et n’en pût dévoiler les secrets au
peuple
gouverné. Avec le temps, le sens des vrais enseignements, tels qu’ils
avaient
été transmis dans les dynasties, de génération en génération, se
perdit, et
cette perte contribua au succès de notre cause. Notre appel "Liberté, Égalité, Fraternité"
amena dans nos rangs, des quatre coins du monde, grâce à nos agents
inconscients, des légions entières qui portèrent nos bannières avec
extase.
Pendant ce temps, ces mots, tels autant de vers rongeurs, dévoraient la
prospérité des Chrétiens, détruisaient leur paix, leur fermeté et leur
union,
ruinant ainsi les fondements des États. Comme nous le verrons plus
loin, ce fut
cette action qui amena notre triomphe. Elle nous donna, entre autres
choses, la
possibilité de jouer notre as d’atout: L’abolition des privilèges, en
d’autres
termes, l’existence de l’aristocratie des Gentils, seule protection
qu’avaient
contre nous les nations et les pays.
Sur
les ruines de
l’aristocratie naturelle et
héréditaire, nous élevâmes, en lui donnant des bases ploutocratiques,
une
aristocratie à nous. Nous l’établîmes sur la richesse tenue sous notre
contrôle
et sur la science promue par nos savants. Notre triomphe fut facilité
par le
fait que, grâce à nos relations avec des gens qui nous étaient
indispensables,
nous avons toujours appuyé sur les cordes les plus sensibles de
l’esprit
humain, exploitant le faible de nos victimes pour les bénéfices, leurs
convoitises, leur insatiabilité, les besoins matériels de l’homme.
Chacune de
ces faiblesses, prise à part, est capable de détruire toute initiative;
en les
flattant, nous mettons la force de volonté du peuple à la merci de ceux
qui
voulaient le priver de cette initiative. Le caractère abstrait du mot
"Liberté" permit de convaincre la populace que le Gouvernement n’est
qu’un gérant représentant le propriétaire; c’est-à-dire la nation, et
qu’on
peut s’en débarrasser comme d’une paire de gants usés. Le seul fait que
les
représentants de la nation peuvent être déposés les livra à notre
pouvoir et
mit pratiquement leur choix entre nos mains.
Il
est
indispensable à nos desseins que les guerres
n’amènent aucune altération territoriale. Dans ces conditions, toute
guerre
serait transférée sur le terrain économique. Alors les nations
reconnaîtront
notre supériorité en voyant les services que nous rendons; cet état de
choses
mettra les deux adversaires, tout spécialement formés dès la plus
tendre
enfance pour disposer de ressources absolument illimitées. Alors nos
droits
internationaux balayeront les lois du monde entier et gouverneront les
pays
comme les gouvernements individuels leurs sujets.
Nous
choisirons
parmi le public des administrateurs aux
tendances serviles. Ils seront inexpérimentés dans l’art de gouverner.
Nous les
transformerons facilement en pions sur notre échiquier où ils seront
mus par
nos savants et sages conseillers, tout spécialement formés dès la plus
tendre
enfance pour le gouvernement du monde. Ainsi que vous le savez déjà,
ces hommes
ont étudié cette science de gouverner d’après nos plans politiques,
l’expérience de l’Histoire et l’observation des événements actuels. Les
Gentils
ne profitent pas des observations continuellement fournies par
l’Histoire, mais
ils s’en tiennent à une routine de théorie, sans se préoccuper des
résultats
qu’elle ne peut donner. Nous n’accorderons donc aucune importance aux
Gentils.
Qu’ils s’amusent jusqu’à ce que les temps soient accomplis; qu’ils
vivent dans
l’espérance de nouveaux plaisirs, ou dans le souvenir des joies
passées, qu’ils
croient que ces lois théoriques que nous leur avons inspirées sont
d’une
suprême importance.
Avec
cette idée
en perspective et le concours de notre
presse, nous augmenterons sans cesse leur confiance aveugle en ces
lois.
L’élite intellectuelle des Gentils s’enorgueillira de sa science et,
sans la
vérifier, la mettra en pratique telle que la lui auront présentée nos
agents,
pour former leurs esprits dans le sens voulu par nous. Ne croyez pas
que nos
assertions sont des mots en l’air. Considérez le succès de Darwin, Marx
et
Nietzsche, préparé par nous. L’effet démoralisant des tendances de ces
doctrines sur l’esprit des Gentils ne devrait certes pas nous échapper.
Pour ne
pas risquer de commettre des fautes dans notre politique ou dans notre
administration, il nous est essentiel d’étudier et d’avoir bien
présents à
l’esprit le courant actuel de la pensée, le caractère et les tendances
des
nations.
Le
triomphe de
notre théorie est son adaptabilité au
tempérament des nations avec lesquelles nous prenons contact. Elle ne
peut
réussir que si son application pratique repose sur l’expérience du
passé,
jointe à l’observation du présent. La presse est, entre les mains des
Gouvernements existants, une grande puissance par laquelle ils dominent
l’esprit public. La presse révèle les réclamations vitales de la
populace,
informe de ses sujets de plainte, et; parfois, crée le mécontentement.
La libre
parole est née de la presse. Mais les Gouvernements n’ont pas su tirer
parti de
cette force, et elle tomba entre nos mains. Par la presse, nous
acquîmes
l’influence, tout en restant dans la coulisse. Grâce à la presse, nous
accumulâmes l’or, bien qu’il nous en coûta des flots de sang; il nous
en coûta
le sacrifice de bien des nôtres; mais chacun de nos sacrifices vaut,
devant
Dieu, des milliers de Gentils.
Aujourd’hui,
je
puis vous assurer que nous ne sommes plus
qu’à quelques pas de notre but. Encore une courte distance à franchir
et le
cercle du Serpent Symbolique - le signe de notre peuple - sera complet.
Quand
ce cercle sera fermé, il entourera tous les États de l’Europe comme de
chaînes
indestructibles. Bientôt s’écrouleront les échafaudages qui existent
actuellement, parce que nous leur faisons continuellement perdre
l’équilibre
pour les user plus rapidement et les mettre hors de service. Les
Gentils
s’imaginaient qu’ils étaient suffisamment solides et que leur équilibre
serait
durable. Mais les supports des échafaudages - c’est-à-dire les chefs
d’État -
sont gênés par leurs serviteurs inutiles, entraînés qu’ils sont par
cette force
illimitée de l’intrigue qui leur est propre et grâce à la terreur qui
règne
dans les palais.
N’ayant
aucun
moyen d’accès au cœur de son peuple, le
souverain ne peut se défendre des intrigants avides de pouvoir. Comme
le
pouvoir vigilant a été séparé par nous de la force aveugle de la
populace, tous
deux ont perdu leur signification, parce qu’une fois séparés, ils sont
aussi
impuissants qu’un aveugle sans son bâton. Afin d’inciter les amateurs
de
pouvoir à faire mauvais usage de leurs droits, nous avons dressé tous
les
pouvoirs les uns contre les autres en encourageant leurs tendances
libérales
vers l’indépendance. Nous avons favorisé toute entreprise dans ce sens:
Nous
avons mis des armes formidables aux mains de tous les partis et nous
avons fait
du pouvoir le but de toute notre ambition. Nous avons transformé les
Gouvernements en arènes pour les guerres de partis. Bientôt le désordre
flagrant et la banqueroute apparaîtront partout. D’incorrigibles
bavards ont
converti en parlottes les assemblées parlementaires et administratives.
D’audacieux journalistes et des pamphlétaires impudents attaquent
continuellement les pouvoirs administratifs.
Les
abus de
pouvoir prépareront définitivement
l’effondrement de toutes les institutions, et tout tombera en ruines
sous les
coups de la populace en fureur. Les gens sont asservis, à la sueur de
leur
front, dans la pauvreté, d’une manière plus formidable qu’au temps des
lois du
servage. De celui-ci, ils pouvaient se libérer d’une manière ou de
l’autre,
tandis que rien ne les affranchira de la tyrannie du besoin absolu.
Nous avons
eu soin d’insérer, dans les Constitutions, des droits qui sont pour la
masse
purement fictifs. Tous les soi-disant "droits du peuple" ne peuvent
exister que sous forme d’idées inapplicables en pratique. Qu’importe à
un
ouvrier prolétaire, courbé en deux par un dur labeur et opprimé par son
sort,
qu’un bavard obtienne le droit de parler, ou un journaliste celui de
publier
une sottise quelconque? À quoi sert une Constitution au prolétariat
s’il n’en
retire d’autre avantage que les miettes que nous lui jetons de notre
table, en
échange de ses votes pour l’élection de nos agents? Les droits
républicains
sont une ironie pour le pauvre, car la nécessité du travail quotidien
l’empêche
d’en retirer aucun avantage, et ils ne font que lui enlever la garantie
de
salaire fixe et assuré, le rendant dépendant des grèves des patrons et
des
camarades.
Sous
nos
auspices, la populace extermina l’aristocratie
qui, dans son intérêt propre, avait pourvu aux besoins du peuple et
l’avait
défendu, car son intérêt est inséparable du bien-être de la populace.
De nos
jours, ayant détruit les privilèges de la noblesse, le peuple tombe
sous le
joug de profiteurs rusés et de parvenus. Nous tenons à passer pour les
libérateurs du travailleur, venus pour le délivrer de cette oppression
en lui
suggérant d’entrer dans les rangs de nos armées de socialistes,
d’anarchistes
et de communistes. Nous protégerons toujours ces derniers, feignant de
les
aider par principe de fraternité et d’intérêt général pour l’humanité,
évoqué
par notre Maçonnerie socialiste. La noblesse qui, de droit, partageait
le
travail des classes laborieuses, avait tout intérêt à ce qu’elles
fussent bien
nourries, saines et fortes.
Notre
intérêt
veut, au contraire, la dégénérescence des
Gentils. Notre force consiste à maintenir le travailleur dans un état
constant
de besoin et d’impuissance, parce qu’ainsi nous l’assujettissons à
notre
volonté; et dans son entourage, il ne trouvera jamais ni pouvoir ni
énergie
pour se dresser contre nous. La faim conférera au Capital des droits
plus
puissants sur le travailleur que jamais le pouvoir légal du souverain
n’en
conféra à l’aristocratie. Nous gouvernerons les masses en tirant parti
des
sentiments de jalousie et de haine allumés par l’oppression et le
besoin. Et,
au moyen de ces sentiments, nous nous débarrassons de ceux qui
entravent notre
marche. Quand viendra pour nous le moment de couronner notre "Maître du
Monde", nous veillerons à ce que, par les mêmes moyens - c’est-à-dire
en nous
servant de la populace - nous détruisions tout ce qui serait un
obstacle sur
notre route.
Les
Gentils ne
sont plus longtemps capables de penser
sans notre aide en matière de science. C’est pourquoi ils ne se rendent
pas
compte de la nécessité vitale de certaines choses que nous aurons soin
de
réserver pour le moment où notre heure sera venue, à savoir que, dans
les
écoles, doit être enseignée la seule vraie et la plus importante de
toutes les
sciences: La science de la vie de l’homme et celle des conditions
sociales;
toutes deux exigent une division du travail, et, par suite, la
classification
des gens en castes et en classes. Il est indispensable que chacun sache
que la
véritable égalité ne peut exister, étant donnée la différence de nature
des
diverses sortes de travail, et que ceux qui agissent au détriment de
toute une
caste, ont, devant la loi, une autre responsabilité que ceux qui
commettent un
crime ne compromettant que leur honneur personnel.
La
vraie science
des conditions sociales, aux secrets de
laquelle nous n’admettons pas les Gentils, convaincrait le monde que
les
métiers et le travail devraient être réservés à des castes spéciales,
afin de
ne pas causer la souffrance humaine provenant d’une éducation qui ne
correspond
pas au travail que les individus sont appelés à accomplir. S’il
étudiait cette
science, le peuple, de sa propre et libre volonté, se soumettrait aux
pouvoirs
régnants et aux classes gouvernementales classées par eux. Étant
données les
conditions présentes de la science et la ligne que nous lui avons
permis de
suivre, la populace, dans son ignorance, croit aveuglément tout ce qui
est
imprimé et les fallacieuses illusions dûment inspirées par nous, et
elle est
hostile à toutes les classes qu’elle croit au-dessus d’elle, car elle
ne
comprend pas l’importance de chaque caste. Cette haine sera encore
accrue par
l’effet que produiront les crises économiques qui arrêteront les
marchés et la
production.
Nous
créerons une
crise économique universelle par tous
les moyens détournés possibles et à l’aide de l’or qui est entièrement
entre
nos mains. Simultanément, nous jetterons à la rue, dans toute l’Europe,
des
foules énormes d’ouvriers. Ces masses seront alors heureuses de se
précipiter
sur ceux que dans leur ignorance, elles ont jalousés dès l’enfance;
elles
répandront leur sang et pourront ensuite s’emparer de leurs biens. On
ne nous
fera pas de mal, parce que le moment de l’attaque nous sera connu et
que nous
prendrons des mesures pour protéger nos intérêts. Nous avons persuadé
les
Gentils que le libéralisme les conduirait au règne de la raison. Notre
despotisme sera de cette nature, car il sera en situation d’abattre
toute
rébellion et de supprimer, par une juste rigueur, toute idée libérale
dans
toutes les Institutions.
Quand
la populace
s’aperçut qu’au nom de la liberté on
lui accordait toute espèce de droits, elle s’imagina être la maîtresse
et
essaya de s’emparer du pouvoir. Naturellement, comme tout autre
aveugle, la
masse se heurta à d’innombrables obstacles. Alors, ne voulant pas
retourner à
l’ancien régime, elle dépose sa puissance à nos pieds. Souvenez-vous de
la
Révolution française, que nous appelons "la Grande"; les secrets de
sa préparation, étant l’œuvre de nos mains, nous sont bien connus. À
partir de
ce moment, nous avons conduit les nations de déception en déception, de
sorte
qu’elles en viennent à nous désavouer en faveur du Roi-despote issu du
sang de
Sion que nous préparons au monde.
Actuellement,
en
tant que force internationale, nous
sommes invulnérables, parce que si un gouvernement des Gentils nous
attaque,
d’autres nous soutiennent. L’intense abjection des peuples chrétiens
favorise
notre indépendance - soit qu’à genoux ils rampent devant le pouvoir, ou
qu’ils
soient sans pitié pour le faible, sans miséricorde pour les fautes et
cléments
pour les crimes; soit qu’ils refusent de reconnaître les contradictions
de la
liberté; soit enfin qu’ils se montrent patients jusqu’au martyre dans
leur
indulgence pour la violence d’un audacieux despotisme.
De
la part de
leurs dictateurs actuels, présidents du
Conseil et Ministres, ils supportent des abus pour le moindre desquels
ils
auraient assassiné vingt Rois. Comment expliquer un tel état de choses?
Pourquoi les masses sont-elles si logiques dans leur conception des
événements?
Parce que les despotes persuadent le peuple, par l’intermédiaire de
leurs
agents, que, même s’ils faisaient un mauvais usage du pouvoir et
portaient
préjudice à l’État, ce serait dans un but élevé, c’est-à-dire en vue de
la
prospérité du peuple pour la cause de la fraternité, de l’union et de
l’égalité
internationales. Certes, ils ne leur disent pas qu’une telle
unification ne
peut être obtenue que sous notre domination. Aussi, voyons-nous la
populace
condamner l’innocent et acquitter le coupable, convaincue qu’elle peut
toujours
faire ce qu’il lui plaît. En raison de cet état d’esprit, la foule
détruit tout
équilibre et crée partout le désordre.
Le
mot "liberté"
met la société en conflit avec
toutes les puissances, même avec celle de la Nature, et avec celle de
Dieu.
C’est pourquoi, lorsque nous arriverons au pouvoir, il nous faudra
effacer le
mot "liberté" du dictionnaire humain, comme étant le symbole du pouvoir
bestial qui transforme les hommes en animaux sanguinaires. Mais
rappelons-nous
que ces animaux s’endorment dès qu’ils sont rassasiés de sang et qu’il
est
facile alors de les charmer et de les asservir. Si on ne leur donne pas
de
sang, ils ne dormiront pas et se battront entre eux.
Toute
république
passe par diverses phases. La première
ressemble aux premiers jours de fureur d’un homme frappé de cécité, qui
balaye
et détruit tout à droite et à gauche. La seconde, c’est le règne du
démagogue
faisant naître l’anarchie pour lui substituer le despotisme. Ce
despotisme
n’est pas officiellement légal et, partant, irresponsable; il est caché
et
invisible, tout en se laissant sentir. Il est généralement sous le
contrôle de
quelque organisation secrète, qui agit derrière un agent, ce qui la
rend
d’autant plus audacieuse et sans scrupule. Ce pouvoir secret n’hésitera
pas à
changer ses agents qui le masquent. Ces changements seront profitables
à
l’organisation qui pourra ainsi se débarrasser de vieux serviteurs
auxquels il
aurait fallu donner de plus importantes gratifications pour leur long
service.
Par qui ou par quoi pourrait être détrôné un pouvoir invisible?
Or,
c’est là
justement ce qu’est notre Gouvernement. La
Loge maçonnique joue, inconsciemment, dans le monde entier, le rôle
d’un masque
qui cache notre but. Mais l’usage que nous allons faire de ce pouvoir
dans
notre plan d’action, et jusque dans nos quartiers généraux, reste à
jamais
ignoré du monde en général. La liberté pourrait être inoffensive et
exister
dans les gouvernements et les pays sans être préjudiciable à la
prospérité du
peuple, si elle reposait sur la religion et sur la crainte de Dieu, sur
la
fraternité humaine, exempte d’idées d’égalité qui sont en opposition
directe
aux lois de la création, lesquelles ont prescrit la soumission.
Gouverné par
une telle loi, le peuple serait sous la tutelle des paroisses et
vivrait
paisiblement et humblement sous la direction des pasteurs spirituels et
soumis
à la Providence divine sur cette terre. C’est pourquoi nous devons
arracher de
l’esprit des chrétiens jusqu’à la conception même de Dieu et la
remplacer par
des calculs arithmétiques et des besoins matériels. Pour détourner
l’attention
des Chrétiens de notre politique, il est essentiel que nous l’attirions
du côté
du commerce et de l’industrie; en sorte que toutes les nations luttant
pour
leurs intérêts propres ne s’occuperont pas, dans cette agitation
universelle,
de leur commun ennemi.
Mais,
pour que la
liberté puisse disloquer et ruiner la
vie sociale des Gentils, il faut que nous établissions le commerce sur
une base
spéculative, ce qui aura pour résultat d’empêcher les Gentils de
retenir entre
leurs mains les richesses tirées de la production du sol; par la
spéculation,
elles passeront dans nos coffres. La lutte pour la supériorité et les
spéculations continuelles dans le monde des affaires créera une société
démoralisée, égoïste et sans cœur. Cette société deviendra complètement
indifférente à la religion et à la politique dont elle aura même le
dégoût. La
passion de l’or sera son seul guide et elle fera tous ses efforts, pour
se
procurer cet or qui, seul, peut lui assurer les plaisirs matériels dont
elle a
fait son véritable culte. Alors les classes inférieures se joindront à
nous
contre nos compétiteurs - les Gentils privilégiés - sans alléguer aucun
but
élevé, ou même l’amour des richesses, mais par pure haine des classes
supérieures.
Quelle
sorte de
gouvernement peut-on donner à des
sociétés où la concussion et la corruption ont pénétré partout, où les
richesses ne peuvent s’acquérir que par d’astucieuses surprises ou par
des
moyens frauduleux, où les querelles dominent continuellement, ou la
morale doit
être soutenue par le châtiment et par de sévères lois et non par des
principes
volontairement acceptés, où les sentiments patriotiques et religieux se
noient
dans des convictions cosmopolites? Quelle autre forme de gouvernement
peut-on
donner à ces sociétés, si ce n’est la forme despotique que je vais vous
décrire? Nous voulons organiser un gouvernement central et fort, de
façon à
obtenir pour nous-mêmes les pouvoirs sociaux. Par de nouvelles lois,
nous
réglerons la vie politique de nos sujets, comme s’ils étaient autant de
rouages
d’une machine. De telles lois restreindront graduellement la liberté et
tous
les privilèges accordés par les Gentils.
Notre
règne se
développera ainsi en un despotisme si
puissant qu’il pourra à tout moment et en tout lieu écraser les Gentils
mécontents ou récalcitrants. On nous dira que la sorte de despotisme
que je
suggère ne s’accordera pas avec le progrès actuel de la civilisation,
mais je
vais vous prouver le contraire. Au temps où le peuple croyait au droit
divin de
ses souverains, il se soumettait paisiblement au despotisme de ses
monarques.
Mais, du jour où nous inspirâmes à la populace la notion de ses propres
droits,
elle regarda les rois comme de simples mortels; l’onction sacrée
disparut à ses
yeux, et lorsque nous lui eûmes enlevé sa religion, le pouvoir fut jeté
dans
les rues comme propriété publique, et nous nous en emparâmes. De plus,
parmi
nos talents administratifs, nous comptons également celui de régir les
masses
et les individus au moyen d’une phraséologie et de théories habillement
construites, de règles de vie et de toutes sortes de stratagèmes.
Toutes
ces
théories, auxquelles les Gentils ne
comprennent rien, sont fondées sur l’analyse et sur l’observation
combinées
avec un raisonnement si habile qu’il ne peut être égalé par nos rivaux
pas plus
que ceux-ci ne peuvent entrer en compétition avec nous dans la
construction de
plans d’action politique et de solidarité. À notre connaissance, la
seule
société capable de lutter avec nous dans cette science serait celle des
Jésuites. Mais nous sommes parvenus à la discréditer aux yeux de la
foule
stupide, comme étant une organisation apparente, tandis que nous sommes
restés
dans la coulisse, tenant occulte notre organisation. En outre,
qu’est-ce que
cela pourra bien faire au monde que celui qui doit devenir son maître
soit le
chef de l’Église catholique ou un despote du sang de Sion? Mais à nous,
le
"peuple choisi", la chose ne peut-être indifférente. Pendant un
certain temps, les Gentils pourraient peut-être bien composer avec
nous. Mais,
sur ce point, nous ne courons aucun danger, étant sauvegardés par les
profondes
racines de leur haine mutuelle qui ne peuvent être extirpées. Nous
avons mis en
désaccord les uns avec les autres tous les intérêts personnels et
nationaux des
Gentils pendant près de vingt siècles, en y mêlant des préjugés de
religion et
de tribu.
De
tout cela, il
résulte que pas un seul gouvernement ne
trouvera d’appui chez ses voisins lorsqu’il fera contre nous appel à
leur aide,
parce que chacun d’eux pensera qu’une action intentée contre nous
pourrait être
désastreuse pour son existence individuelle. Nous sommes trop puissants
– le
monde doit compter avec nous. Les gouvernements ne peuvent même pas
faire un
traité de peu d’importance sans que nous y soyons secrètement
impliqués.
"Per me reges regunt" (Que les rois règnent par moi). Nous lisons,
dans la "Loi des Prophètes", que nous avons été choisis pour
gouverner la terre. Dieu nous donna le génie pour que nous puissions
accomplir
cette œuvre. S’il se trouvait un génie dans le camp ennemi, il
pourrait,
cependant, nous combattre, mais un nouveau venu ne pourrait se mesurer
à de
vieux lutteurs de notre espèce, et le combat serait entre nous d’une
nature si
désespérée que le monde n’en a encore jamais vu de semblable.
Il
est déjà trop
tard pour leur génie. Tous les rouages
du mécanisme de l’État sont mus par une force qui est entre nos mains,
à
savoir: L’or. La science de l’économie politique, élaborée par nos
savants, a
déjà prouvé que la puissance du capital surpasse le prestige de la
couronne. Le
capital, pour avoir le champ libre, doit obtenir le monopole de
l’industrie et
du commerce. Ceci est en voie d’être réalisé, dans toutes les parties
du monde,
par une main invisible. Un tel privilège donnera un pouvoir politique
aux
industriels qui, s’enrichissant de profits excessifs, opprimerons le
peuple: De
nos jours, il est plus important de désarmer le peuple que de le mener
à la
guerre. Il est plus important d’utiliser pour notre cause les passions
brûlantes que de les éteindre, d’encourager les idées des nôtres et de
s’en
servir pour nos desseins que de les écarter. Le problème essentiel de
notre
gouvernement est celui-ci: Comment affaiblir la pensée publique par la
critique, comment lui faire perdre sa puissance de raisonnement, celle
qui
engendre l’opposition, et comment distraire l’esprit public par une
phraséologie dépourvue de sens?
De
tout temps,
les nations, comme les individus, ont pris
les mots pour des actes. Satisfaits de ce qu’ils entendent, ils
remarquent
rarement si la promesse a vraiment été tenue. C’est pourquoi, dans le
seul but
de parader, nous organiserons des institutions dont les membres, par
des
discours éloquents, prouveront et glorifierons leur contribution au
"progrès". Nous nous donnerons une attitude libérale vis-à-vis de
tous les partis et de toutes les tendances, et nous la communiquerons à
tous
nos orateurs. Ces orateurs seront si loquaces qu’ils fatigueront le
peuple de
leurs discours, à ce point qu’ils lui rendront tout genre d’éloquence
insupportable. Pour s’assurer l’opinion publique, il faut, tout
d’abord, l’embrouiller
complètement en lui faisant entendre de tous côtés et de toutes
manières des
opinions contradictoires, jusqu’à ce que les Gentils soient perdus dans
leur
labyrinthe. Ils comprendront alors que le meilleur parti à prendre est
de
n’avoir aucune opinion en matière politique; matière qui n’a pas été
comprise
du public, mais qui doit être exclusivement réservée à ceux qui
dirigent les
affaires. Ceci est le premier secret.
Le
second secret,
nécessaire au succès de notre
gouvernement, consiste à multiplier à un tel degré les fautes, les
habitudes,
les passions et les lois conventionnelles, du pays que personne ne soit
plus
capable de penser clairement dans ce chaos; les hommes cesseront ainsi
de se
comprendre les uns les autres. Cette politique nous aidera également à
semer
des dissensions parmi tous les partis, à dissoudre toutes les
puissantes
collectivités et à décourager toute initiative individuelle pouvant
gêner nos
projets. Il n’est rien de plus dangereux que l’initiative personnelle:
S’il y avait
un cerveau par derrière, elle pourrait nous faire plus de mal que les
millions
d’individus que nous avons mis aux prises. Il nous faut diriger
l’éducation des
sociétés chrétiennes, de telle façon que, chaque fois que l’initiative
est
requise pour une entreprise, elles s’avouent désespérément vaincues. La
tension
produite par la liberté d’action perd de sa force dès qu’elle se heurte
à la
liberté d’autrui; de là, les chocs moraux, les déceptions et les échecs.
Par
tous ces
moyens nous opprimerons tant les Chrétiens
qu’ils seront contraints de nous demander de les gouverner
internationalement.
Dès que nous aurons atteint une telle position, nous pourrons aussitôt
absorber
toutes les puissances gouvernementales du monde entier et former un
super-gouvernement universel. Nous remplacerons les gouvernements
existants par
un monstre que nous appellerons l’Administration du Super-gouvernement.
Ses
mains s’étendront au loin comme de longues tenailles et il aura à sa
disposition une organisation telle qu’il ne pourra manquer de soumettre
toutes
les nations.
Bientôt
nous nous
mettrons à organiser de grands
monopoles, réservoirs de richesses colossales dans lesquels entreront
précisément les grosses fortunes des Gentils, en sorte qu’elles
sombreront ensemble,
avec le crédit de leur gouvernement, le lendemain de la crise
politique. Que
les économistes présents parmi vous aujourd’hui mesurent seulement
l’importance
de ce dessein! Nous devons employer toute espèce de moyens possibles
pour
développer la popularité de notre Super-gouvernement, le présentant
comme le
protecteur et le rémunérateur de tous ceux qui, volontairement, se
soumettent à
nous.
L’aristocratie
des Gentils, comme puissance politique,
n’est plus. Il est donc inutile de nous en occuper désormais à ce point
de vue;
mais, comme propriétaires fonciers, les aristocrates sont encore
dangereux pour
nous, parce que leur indépendance est assurée par leurs ressources. Il
nous est
donc indispensable de dépouiller à tout prix l’aristocratie de ses
terres. Pour
arriver à ce but, la meilleure méthode est d’élever les impôts et les
taxes.
Cette méthode maintiendra les revenus des biens fonciers au minimum.
Les
aristocrates Gentils qui, par les goûts dont ils ont hérité, sont
incapables de
se contenter de peu, seront bientôt ruinés.
Il
faut qu’en
même temps nous protégions le plus possible
le commerce et l’industrie, et tout particulièrement la spéculation,
dont le
principal rôle est de servir de contrepoids à l’industrie. Sans la
spéculation,
l’industrie accroîtrait les capitaux privés et tendrait à relever
l’agriculture
en affranchissant la terre de dettes et d’hypothèques avancées par les
banques
agricoles. Il est essentiel que l’industrie draine toutes les richesses
de la
terre et que la spéculation verse entre nos mains ces mêmes richesses
ainsi
captées. Par ce moyen, tous les Gentils seront jetés dans les rangs du
prolétariat. Alors, les Gentils se courberont devant nous pour obtenir
le droit
d’exister.
Afin
de ruiner
l’industrie des Gentils et d’activer la
spéculation, nous encouragerons l’amour du luxe effréné que nous avons
déjà
développé. Nous augmenterons les salaires, ce qui ne soulagera pas les
ouvriers, car, en même temps, nous élèverons le prix des objets de
première
nécessité, sous prétexte de mauvaises récoltes. Nous voulons aussi
ruiner la
production dans sa base en semant des germes d’anarchie parmi les
ouvriers et
en flattant leur goût pour l’alcool. Nous emploierons, en même temps,
tous les
moyens possibles pour chasser de la terre toute l’intelligence des
Gentils.
Pour que les Gentils ne se rendent pas prématurément compte de la
véritable
situation des affaires, nous la dissimulerons sous un désir apparent
d’aider
les classes ouvrières dans la solution des grands problèmes
économiques, dont
nos théories économiques facilitent la propagande de toutes les
manières
possibles.
L’intensification
du service militaire et l’augmentation
des forces de police sont essentielles à la réalisation des plans
ci-dessus
mentionnés. Il faut que nous arrangions les choses de façon qu’en
dehors de
nous il n’y ait dans tous les pays qu’un immense prolétariat dont tous
les
individus seront autant de soldats et d’agents de police dévoués à
notre cause.
Dans toute l’Europe, et avec l’aide de l’Europe, sur les autres
continents,
nous devons exciter la sédition, les dissensions et l’hostilité
mutuelle. Il y
a à cela double avantage. D’abord nous commandons par ces moyens le
respect de
tous les pays qui savent bien que nous avons le pouvoir de créer les
soulèvements
à volonté ou de restaurer l’ordre. Tous les pays sont accoutumés à
recourir à
nous quand la répression devient nécessaire. En second lieu, nous
embrouillerons, par nos intrigues, tous les fils ourdis par nous dans
les
ministères de tous les gouvernements, non seulement au moyen de notre
politique, mais par des conventions commerciales et des obligations
financières.
Pour
atteindre
ces fins, il nous faudra recourir à
beaucoup de ruse et d’artifice pendant les négociations et les débats;
mais
dans ce qui s’appelle le "langage officiel", nous semblerons adopter
la tactique opposée et paraîtrons honnêtes et conciliants. Ainsi, les
gouvernements des Gentils, à qui nous avons appris de ne regarder que
le côté
brillant des affaires, telles que nous les leur présentons, nous
considéreront
même comme les bienfaiteurs et les sauveurs de l’humanité. Nous devons
être à
même de répondre à toute opposition par une déclaration de guerre du
pays
voisin de L’État qui ose se mettre en travers de notre route; mais si
ces
voisins, à leur tour, devaient se décider à s’unir contre nous, il
faudrait
leur répondre en déchaînant une guerre mondiale. En politique, le
succès
capital consiste dans le degré de secret qu’on a su garder pour y
atteindre.
Les actes d’un diplomate ne doivent pas correspondre à ses paroles.
Pour
favoriser
notre plan mondial, qui est près d’aboutir
à ses fins désirées, il nous faut influencer les gouvernements des
Gentils par
ce que l’on nomme l’opinion publique, prédisposée par nous au moyen de
la plus
grande de toutes les puissances: La
presse, qui, à part quelques insignifiantes exceptions,
auxquelles il ne
vaut pas la peine de s’arrêter, est tout entière entre nos mains. Bref,
afin de
démontrer que tous les gouvernements des Gentils d’Europe nous sont
asservis,
nous manifesterons notre pouvoir à l’un d’eux, au moyen de crimes, de
violences, c’est-à-dire par un règne de terreur, et, au cas où ils se
révolteraient tous contre nous, nous répondrions avec les fusils
américains,
chinois ou japonais.
Nous
devons nous
assurer tous les moyens dont nos ennemis
pourraient se servir contre nous. Nous aurons recours aux expressions
les plus
obscures et les plus compliquées du dictionnaire de la loi, afin de
nous
justifier dans le cas où nous serions obligés de prendre des décisions
qui
pourraient sembler trop hardies ou injustes. Car il sera important
d’exprimer
de telles décisions d’une manière si énergique, qu’aux yeux du peuple
elles
puissent paraître de nature excessivement morale, équitable et juste.
Notre
gouvernement devra s’entourer de toutes les puissances de la
civilisation au
sein de laquelle il aura à agir. Il attirera à lui les publicistes, les
avocats, les praticiens, les administrateurs, les diplomates, et,
enfin, tous
ceux que nous aurons formés dans nos écoles spéciales modernistes. Ces
gens
connaîtront les secrets de la vie sociale, ils seront maîtres de toutes
les
langues rassemblées dans le vocabulaire politique; ils connaîtront à
fond le
côté intérieur de la nature humaine avec toutes ses cordes les plus
sensibles,
sur lesquelles ils auront à jouer.
Ces
cordes
constituent le cerveau des Gentils, leurs
bonnes et leurs mauvaises qualités, leurs tendances et leurs vices, les
particularités des castes et des classes. Il va sans dire que ces sages
conseillers de notre puissance auxquels je fais allusion ne seront pas
choisis
parmi les Gentils qui ont coutume de poursuivre leur travail
administratif sans
garder en vue les résultats qu’ils doivent obtenir et sans savoir pour
quelle
fin ces résultats sont requis. Les administrateurs des Gentils signent
des
papiers qu’ils ne lisent pas et servent pour l’amour de l’argent ou par
ambition. Nous entourerons notre gouvernement de toute une armée
d’économistes.
C’est la raison pour laquelle la science de l’économie est le principal
sujet
enseigné aux Juifs.
Nous
aurons
autour de nous des milliers de banquiers, de
négociants et, ce qui est plus important encore, de millionnaires,
parce qu’en
réalité l’argent décidera de tout. Cependant, tant qu’il ne sera pas
sûr de
remplir les postes de gouvernement par nos frères juifs, nous
confierons ces
postes importants à des gens dont les antécédents et la réputation sont
si
mauvais, qu’ils forment un abîme entre eux et la nation, et à des
hommes tels,
qu’au cas où ils enfreindraient nos ordres, ils pourraient s’attendre à
être
jugés et emprisonnés. Et tout ceci dans le but de les obliger à
défendre nos
intérêts jusqu’à leur dernier souffle.
En
appliquant nos
principes, faites surtout attention au
caractère de la nation particulière au sein de laquelle vous vivez et
devez
travailler. Il ne faut pas vous attendre à réussir en appliquant
partout nos
doctrines, jusqu’à ce que la nation en question ait été rééduquée par
nos
principes; mais, en procédant avec précaution dans leur application,
vous
découvrirez qu’avant dix ans le caractère le plus obstiné aura changé,
et nous
aurons ajouté une nation de plus à celles qui nous ont déjà fait leur
soumission. À la formule libérale de notre devise maçonnique: "Liberté,
Égalité, Fraternité" nous substituerons non pas les mots de notre
devise,
mais des mots exprimant simplement une idée, et nous dirons "Le
droit de la Liberté, le devoir de l’Égalité et l’idée de Fraternité",
tenant ainsi le taureau par les cornes. En fait, nous avons déjà
détruit tous
les pouvoirs régnants, excepté le nôtre; mais, en théorie, ils existent
encore.
Actuellement,
si
quelques gouvernements se rendent
répréhensibles à notre égard, ce n’est que pure formalité et tout se
passe avec
notre connaissance et notre plein consentement, car nous avons besoin
de leurs
débordements antisémites pour maintenir dans l’ordre nos frères
inférieurs. Je
ne m’étendrai pas sur ce point qui a déjà fait le sujet de nombreuses
discussions. Somme toute, nous ne rencontrerons aucune opposition.
Notre
gouvernement est dans une situation si extraordinairement forte devant
la loi
que nous pouvons presque le définir par l’énergique expression de
dictature. Je
peux honnêtement dire que, pour le temps présent, nous sommes des
législateurs;
nous tenons des assises et infligeons des peines; nous mettons à mort,
ou faisons
grâce; nous sommes, pour ainsi dire, le commandant en chef chevauchant
à la
tête de toutes les armées.
Nous
gouvernons
par la force puissante parce que les
restes d’un parti, puissant jadis, sont entre nos mains; ce parti nous
est
aujourd’hui assujetti. Nous avons des ambitions illimitées, une
convoitise
dévorante, une vengeance impitoyable et une haine intense. Nous sommes
la
source d’une terreur s’étendant au loin. Nous avons à notre service des
gens de
toute opinion et de tous les partis: Des hommes désireux de rétablir
les
monarchies, des socialistes, des communistes et des partisans de toutes
sortes
d’utopies. Nous les avons tous mis sous le harnais; chacun à sa
manière, mine
le reste du pouvoir et essaye de détruire les lois existantes. Par ce
procédé,
tous les gouvernements sont torturés; ils hurlent pour réclamer le
repos; et,
pour l’amour de la paix, ils sont prêts à tous les sacrifices. Mais
nous ne
leur laisserons aucune paix jusqu’à ce qu’ils aient reconnu notre
Super-gouvernement international.
Le
peuple
réclama, en gémissant, la solution
indispensable des problèmes sociaux par des moyens internationaux. Les
dissensions de partis mirent ceux-ci entre nos mains, parce que, pour
conduire
l’opposition, il faut de l’argent, et l’argent est sous notre contrôle.
Nous
avons redouté l’alliance de la puissance souveraine et expérimentée du
Gentil
avec la puissance aveugle de la foule, mais nous avons pris toutes les
mesures
nécessaires pour supprimer la possibilité d’une telle éventualité.
Entre ces deux
puissances, nous avons élevé un mur, sous la forme de la terreur
qu’elles
éprouvent l’une pour l’autre. Ainsi la puissance aveugle de la populace
reste
pour nous un appui. Nous seuls serons ses chefs et la guiderons vers
notre but.
Afin que la main de l’aveugle ne puisse se libérer de notre étreinte,
nous
devons être en contact permanent avec les masses, sinon
personnellement, du
moins par l’intermédiaire de nos frères les plus fidèles. Lorsque nous
serons
devenus un pouvoir reconnu, nous nous adresserons personnellement au
peuple,
sur les places publiques, et nous ferons son éducation politique dans
le sens
qui nous conviendra.
Comment
pourrons-nous contrôler ce qui est enseigné au
peuple dans les écoles de campagne? En tout cas, il est certain que ce
qui est
dit par le délégué du gouvernement, ou par le souverain lui-même, ne
peut
manquer d’être connu de toute la nation, la voix du peuple le répandant
aussitôt. Afin de ne pas détruire prématurément les institutions des
Gentils,
nous les avons touchées de notre main expérimentée, et nous avons saisi
l'extrémité des ressorts de leur mécanisme. Ceux-ci fonctionnaient
autrefois
suivant un ordre sévère, mais juste; nous y avons substitué un
organisme
libéral déréglé. Nous avons mis la main sur les juridictions, les
manœuvres
électorales, sur la direction de la presse, sur le développement de la
liberté
individuelle, et, ce qui est plus important encore, sur l’éducation,
principal
appui de l’existence libre.
Nous
avons abêti
et corrompu la génération actuelle des
Gentils en lui enseignant des principes et des théories que nous
savions
entièrement faux, mais que nous lui avons nous-mêmes inculqués. Sans
amender,
en réalité, les lois déjà en vigueur, mais simplement en les
contournant et en
les interprétant ainsi que ne l’avaient pas prévu ceux qui les ont
conçues,
nous avons obtenu un résultat extraordinairement utile. On peut, tout
d’abord,
constater ces résultats dans le fait que notre interprétation cacha le
sens
réel des lois, et les rendit, par suite, si inintelligibles qu’il fut
impossible au gouvernement de démêler un Code aussi confus. De là est
sortie la
théorie de ne pas s’attacher à la lettre de la loi, mais de juger
d’après sa
conscience. On nous objectera que les nations pourraient prendre les
armes contre
nous si, nos plans étaient prématurément découverts; mais, en vue de
cette
possibilité, nous pouvons nous reposer sur la mise en action d’une
force si
formidable qu’elle ferait frémir les hommes les plus braves. D’ici là,
des
chemins de fer métropolitains et des passages souterrains seront
construits
dans toutes les villes. De ces lieux souterrains, nous ferons sauter
toutes les
cités du monde, avec leurs institutions et leurs documents.
Aujourd’hui,
je
commencerai par répéter ce qui a été dit
précédemment, et je vous prie tous de vous souvenir qu’en politique les
gouvernements et les nations sont satisfaits par le côté apparent de
toute
chose. Et comment auraient-ils le temps d’en examiner le côté
intérieur, alors
que leurs représentants ne songent qu’aux plaisirs? Il est de la plus
haute
importance pour notre politique de ne pas perdre de vue le détail
ci-dessus
mentionné qui nous sera d’un grand secours lorsque nous discuterons des
questions telles que la répartition des pouvoirs, la liberté de la
parole, la
liberté de la presse et de la religion, le droit d’association,
l’égalité
devant la loi, l’inviolabilité de la propriété et du domicile, la
question de
l’impôt (l’idée d’un impôt secret) et la force rétroactive des lois.
Toutes
les
questions analogues sont d’une nature telle
qu’il ne serait pas prudent de les discuter ouvertement devant le
peuple;
cependant, au cas où il deviendrait nécessaire d’en parler à la foule,
il ne
faut pas les énumérer, mais faire, sans entrer dans le détail, des
exposés
concernant les principes de droit moderne, comme étant reconnus par
nous.
L’importance des réticences réside dans le fait qu’un principe non
ouvertement
proclamé nous laisse la liberté d’action, tandis que ce même principe,
une fois
déclaré, peut être considéré comme établi. La nation tient en grand
respect la
puissance d’un génie politique; elle supporte ses actes les plus hardis
et les
commente ainsi: "Quelle escroquerie, mais qu’elle a été bien faite, et
avec quel courage!"
Nous
comptons, en
attirant toutes les nations, travailler
à construire les fondations d’un nouvel édifice dont nous avons fait
les plans.
Pour cela, il nous faut acquérir le concours d’agents hardis et
audacieux,
capables de surmonter tous les obstacles qui entraveraient notre
marche. Quand
nous ferons notre "coup d’État", nous dirons au peuple: "Tout a
très mal marché jusqu’ici, vous avez tous souffert; nous détruisons,
maintenant, la cause de vos souffrances, à savoir: Les patries, les
frontières
et les valeurs financières nationales. Certes, vous serez libres de
nous
condamner, mais votre jugement sera-t-il juste, si vous le prononcez
sans avoir
expérimenté ce que nous pouvons faire pour votre bien?" Alors, dans un
élan d’espoir et d’exultation, ils nous porteront en triomphe sur leurs
épaules. La puissance du vote - dont nous avons investi les membres les
plus
insignifiants de l’humanité en organisant des réunions et des
conventions
réglées d’avance - jouera alors son dernier rôle; cette puissance, au
moyen de
laquelle nous sommes montés sur le trône, s’acquittera de sa dernière
dette
envers nous en témoignant de son anxiété de voir le résultat de notre
proposition avant de prononcer son jugement.
Pour
obtenir la
majorité absolue, il faudra que nous
amenions tout le monde à voter, sans distinction de classes. On
n’obtiendrait
pas cette majorité par les seules classes instruites ou par une société
divisée
en castes. Après avoir ainsi rempli l’esprit de l’homme de sa propre
importance, nous détruirons la vie de famille des Gentils et son
influence
éducatrice; nous empêcherons les hommes de valeur de percer, et, sous
notre
direction, la populace les tiendra sous le joug et ne leur permettra
pas même
d’exposer leurs plans. La foule a l’habitude de nous écouter, nous qui
payons
son attention et son obéissance. Nous créerons, par ces moyens, une
force si
aveugle qu’elle ne sera jamais capable de prendre aucune décision sans
l’avis
de nos agents, placés par nous pour la guider.
La
foule se
soumettra donc à ce système, parce qu’elle
saura que ses gages, ses gains et tous autres bénéfices lui viendront
par ces
guides. Le système de gouvernement doit être l’œuvre d’une seule tête,
parce
qu’il serait impossible de le consolider s’il était l’œuvre combinée de
nombreuses intelligences. C’est pourquoi il ne nous est permis de
connaître que
le plan d’action, mais nous ne devons, en aucune façon, le discuter,
sous peine
d’en détruire l’efficacité, les fonctions de ses différentes parties et
le sens
pratique de chacun de ses points. Si de tels plans étaient mis en
discussion et
altérés par des passages répétés au scrutin de vote, ils seraient
déformés par
suite des conceptions erronées des électeurs qui n’auraient pas
approfondi leur
signification. Il est donc nécessaire que nos plans soient décisifs et
logiquement conçus.
C’est
la raison
pour laquelle il ne faut pas lancer à la
foule, ni même à une petite coterie, pour qu’elle soit mise en pièces,
la
grande œuvre de notre chef. Ces plans ne bouleverseront pas pour
l’instant les
institutions existantes. Ils ne changeront que leur théorie économique,
et,
partant, toute la marche de leurs procédures qui suivront alors
inévitablement
le chemin prescrit par nos plans. Les mêmes institutions existent dans
tous les
pays; leurs noms seuls diffèrent: Les Chambres, les Ministères, le
Sénat, un
Conseil privé, des Départements législatif et administratif. Je n’ai
pas à vous
expliquer le mécanisme qui relie ces diverses institutions, il vous est
déjà
bien connu.
Retenez
seulement
que chacune des institutions susnommées
correspond à quelque fonction importante du gouvernement. (J’applique
le mot
"importante" non pas aux institutions, mais à leurs fonctions.)
Toutes ces institutions se sont partagées toutes les fonctions du
gouvernement,
c’est-à-dire le pouvoir administratif, le pouvoir législatif et le
pouvoir
exécutif. Et leurs fonctions sont devenues semblables à celles des
différents
organes du corps humain. Si nous portons atteinte à quelque partie que
ce soit
de la machine gouvernementale, l’État tombera malade, comme le ferait
un corps
humain, et il mourra. Lorsque nous eûmes injecté le poison du
libéralisme dans
l’organisation de l’État, sa complexion politique changea; les États
furent
infectés d’une maladie mortelle: La décomposition du sang. Il ne reste
plus
qu’à attendre la fin de leur agonie.
Le
libéralisme
donna naissance aux gouvernements
constitutionnels qui prirent la place de l’autocrate - la seule forme
de
gouvernement saine pour les Gentils. Toute constitution, comme vous le
savez par
vous-mêmes, n’est autre chose qu’une école de dissensions, de mauvaise
entente,
de querelles et d’agitations inutiles de partis; en résumé, c’est
l’école de
tout ce qui affaiblit la force du gouvernement. La tribune comme la
presse
tendirent à rendre les gouvernants inactifs et faibles, et, par
conséquent,
inutiles et superflus; c’est pourquoi ils furent déposés dans bien des
pays.
L’institution
d’une ère républicaine devint alors
possible, et nous remplaçâmes le souverain par sa caricature en la
personne
d’un président tiré par nous de la foule et choisi parmi nos créatures
et nos
esclaves. C’est de cette manière que nous avons posé la mine sous les
Gentils,
ou, mieux, sous les nations des Gentils. Dans un avenir prochain, nous
rendrons
le président responsable. Nous appliquerons hardiment alors, et sans
scrupule,
les plans dont notre "dummy" (celui qui fait "le mort" au
whist) sera responsable. Que nous importe si les rangs des coureurs de
places
s’éclaircissent, s’il s’élève des troubles parce qu’on ne peut trouver
de
président - troubles qui finiront par désorganiser le pays?
Pour
arriver à de
tels résultats, nous prendrons nos
mesures, afin qu’on
nomme des présidents ayant à leur passif un scandale
comme le "Panama", ou quelque autre affaire louche du même genre. Un
président de cet acabit sera le fidèle exécuteur de nos plans, parce
qu’il
craindra d’être découvert, et sera dominé par cette peur qui s’empare
toujours
d’un homme parvenu au pouvoir et qui désire vivement conserver les
privilèges
et les honneurs que lui confère sa haute charge. La Maison des
Représentants
élira, protégera et masquera le président; mais nous retirerons à cette
chambre
son pouvoir d’introduire et de modifier les lois.
Nous
donnerons ce
pouvoir au président responsable, qui
sera comme une marionnette entre nos mains. Le pouvoir du président
deviendra,
en pareil cas, une cible exposée à toutes sortes d’attaques, mais nous
lui
donnerons un moyen de défense dans son droit d’appel au peuple
par-dessus la
tête des députés de la nation, c’est-à-dire qu’il en appellera
directement au
peuple composé de nos esclaves aveugles - la majorité de la populace.
De plus,
nous conférerons au président le pouvoir de proclamer la loi martiale.
Nous
expliquerons cette prérogative par le fait que le président, étant le
chef de
l’armée, doit la tenir sous son autorité pour protéger la nouvelle
Constitution
républicaine; il doit sa protection à cette Constitution dont il est le
représentant responsable. Il est clair que, dans de telles conditions,
la clef
de la situation intérieure sera entre nos mains, et nul autre que nous
ne
contrôlera la législation.
De
plus, quand
nous instaurerons la nouvelle Constitution
républicaine, sous prétexte de secret d’État, nous priverons la Chambre
de son
droit de discuter l’opportunité des mesures prises par le gouvernement.
Par
cette nouvelle Constitution, nous réduirons également au minimum le
nombre des
représentants de la nation, diminuant ainsi du même coup, d’un nombre
équivalent, les passions politiques, et la passion de la politique. Si,
en
dépit de tout, ils se montraient récalcitrants, nous supprimerions les
derniers
représentants en faisant appel à la nation. Le président aura la
prérogative de
nommer le président et le vice-président de la Chambre des députés et
du Sénat.
Nous substituerons aux sessions permanentes des Parlements des sessions
de
quelques mois seulement. En outre, le président, comme chef du pouvoir
exécutif, aura le droit de convoquer et de dissoudre le Parlement et,
en cas de
dissolution, de différer la convocation d’un nouveau Parlement.
Mais,
afin que le
président ne soit pas tenu pour
responsable des conséquences de ces actes, à proprement parler
illégaux, avant
que nos plans soient parvenus à maturité, nous convaincrons les
ministres et
les autres hauts personnages officiels qui entourent le président, de
dénaturer
ses ordres en lançant des instructions à leur guise, ce qui les
obligera à
assumer une responsabilité qui incombait au président. Nous
recommanderons,
tout particulièrement, de confier cette fonction au Sénat, au Conseil
d’État ou
au Conseil des Ministres, mais non à des individus. Sous notre
direction, le
président interprétera les lois qui pourraient être comprises de
plusieurs
manières. De plus, il annulera les lois au cas où cela nous paraîtrait
opportun. Il aura également le droit de proposer de nouvelles lois
temporaires
et même des modifications dans l’œuvre constitutionnelle du
gouvernement,
invoquant pour cela les exigences de la prospérité du pays.
De
telles mesures
nous permettront de retirer
graduellement tous les droits et toutes les concessions que nous
aurions pu
être tout d’abord contraints d’accorder en nous arrogeant le pouvoir.
Nous
aurons été obligés de les introduire dans la Constitution des
gouvernements pour
dissimuler l’abolition progressive de tous les droits constitutionnels,
lorsque
l’heure viendra de substituer notre autocratie à tous les gouvernements
existants. Il est possible que notre autocrate soit reconnu avant
l’abolition
de Constitutions, autrement dit, la reconnaissance de notre
gouvernement
partira du moment où le peuple, déchiré par les discordes et souffrant
de la
faillite de ses dirigeants (faillite préparée par nous), vociférera:
"Déposez-les, et donnez-nous un chef mondial qui puisse nous unir et
détruire toutes les causes de dissensions, c’est-à-dire les frontières,
les
nationalités, les religions, les dettes d’État, etc., un chef qui
puisse nous
donner la paix et le repos que nous ne pouvons trouver sous le
gouvernement de
nos souverains et de nos représentants".
Mais
vous le
savez parfaitement bien vous-mêmes, pour que
la multitude en arrive à hurler cette requête, il faut que dans tous
les pays
on trouble continuellement les relations qui existent entre le peuple
et les
gouvernements, - les hostilités, les guerres, les haines, et même le
martyre de
la faim et du besoin, des maladies inoculées, et cela à un tel degré
que les
Gentils ne voient d’autre issue à leurs malheurs qu’un appel à notre
argent et
à notre complète souveraineté. Mais si nous donnons à la nation le
temps de se
ressaisir, il est peu probable que pareille opportunité se représente.
Le
Conseil d’État
sanctionnera la puissance du souverain.
En tant que corps législatif officiel, il sera, pour ainsi dire, un
Comité
destiné à lancer les ordres des gouvernants. Voici donc un programme de
la
Constitution nouvelle que nous préparons au monde. Nous ferons les
lois,
définirons les droits constitutionnels et administratifs: 1- Au moyen
d’édits
de la Chambre législative, proposés par le président; 2- au moyen
d’ordres
généraux et d’ordres du Sénat et du Conseil d’État, et au moyen des
décisions
du Cabinet, et, 3- lorsque le moment opportun se présentera, au moyen
d’un coup
d’État.
Ayant
ainsi
déterminé les grands traits de notre plan
d’action, nous allons discuter les détails qui peuvent nous être
nécessaires
pour accomplir la révolution dans tous les rouages de la machine de
l’État,
suivant le sens que j’ai déjà indiqué. Par ces détails, j’entends la
liberté de
religion, l’élection des représentants du peuple, et bien d’autres
droits qui
auront à disparaître de la vie courante des hommes. S’ils ne
disparaissent pas
tous entièrement, ils devront être radicalement transformés dès le
lendemain du
jour où sera proclamée la Constitution nouvelle. Ce serait seulement à
ce
moment précis qu’il n’y aurait plus aucun danger pour nous à faire
connaître
toutes les innovations, et cela pour la raison suivante: Tout
changement
apparent, en un autre temps, pourrait être dangereux, parce que s’il
était
introduit par la force, et mis en vigueur strictement et sans
discernement, il
tendrait à exaspérer le peuple qui redouterait de nouveaux changements
dans des
conditions semblables. D’autre part, si ces changements devaient nous
obliger à
accorder plus de concessions encore, le peuple dirait que nous
reconnaissons
nos erreurs, et cela pourrait ternir la gloire de l’infaillibilité du
nouveau
pouvoir.
Il
pourrait
également dire que nous avons été effrayés et
contraints de céder. Et si tel était le cas, le monde ne nous
remercierait
jamais, parce qu’il considère comme son droit d’obtenir toujours des
concessions. Si l’une ou l’autre de ces impressions agissait sur
l’esprit du
public, ce serait un immense danger pour le prestige de la Constitution
nouvelle. Il est essentiel pour nous que, dès cette proclamation, tant
que le
peuple souffrira encore du brusque changement et sera dans un état de
terreur
et d’indécision, il se rende compte que nous sommes si puissants, si
invulnérables, si pleins de force, qu’en aucun cas nous ne prendrons
ses
intérêts en considération. Nous tiendrons à ce qu’il soit convaincu que
non
seulement nous ignorons ses opinions et ses désirs, mais que nous
serons prêts
à tout moment et en tous lieux à réprimer énergiquement toute
manifestation ou
toute velléité d’opposition. Nous ferons entendre au peuple que nous
avons pris
tout ce que nous désirions et que nous ne lui permettrons jamais de
partager le
pouvoir avec nous. Alors, la crainte lui fermera les yeux, et il
attendra
patiemment la suite des événements.
Les
Gentils sont
comme un troupeau de moutons - nous
sommes les loups. Et savez-vous ce que font les moutons lorsque les
loups
pénètrent dans la bergerie? Ils ferment les yeux. Nous les amènerons à
faire de
même, car nous leur promettrons de leur rendre toutes leurs libertés
après
avoir asservi tous les ennemis du monde et obtenu la soumission de tous
les
partis. J’ai à peine besoin de vous dire combien de temps ils auront à
attendre
le retour de leurs libertés. Pour quelle raison avons-nous été conduits
à
imaginer notre politique et à l’implanter chez les Gentils? Nous la
leur avons
inculquée sans leur en laisser comprendre le sens intime.
Qu’est-ce
qui
nous a poussés à adopter une telle ligne de
conduite, sinon ce fait que, race disséminée, nous ne pouvions
atteindre notre
objet par des moyens directs, mais seulement par des moyens détournés?
Telle
fut la cause réelle de notre organisation de la Maçonnerie, dont ces
pourceaux
de Gentils n’ont pas approfondi le sens, ni même soupçonné le but. Ils
sont
attirés par nous dans la multitude de nos Loges, qui paraissent être
uniquement
maçonniques pour jeter de la poudre aux yeux de leurs camarades. Par la
miséricorde de Dieu, son peuple élu fut dispersé, et cette dispersion,
qui
parut au monde comme notre faiblesse, a constitué toute notre
puissance,
laquelle nous a conduits au seuil de la souveraineté universelle. Il
nous reste
peu de chose à ajouter à ces fondations pour atteindre notre but.
Le
mot "liberté",
qui peut être interprété de
diverses manières, nous le définirons ainsi: "La liberté est le droit
de
faire ce qui est permis par la loi". Une telle définition nous sera
utile
en ce sens qu’elle nous réserve de déterminer où il y a et où il n’y
aura pas
de liberté, pour la simple raison que la loi permettra seulement ce qui
peut
satisfaire nos désirs. Envers la presse, nous nous conduirons de la
manière
suivante: - Quel est actuellement le rôle joué par la presse? Elle sert
à
déchaîner sur les peuples les plus violentes passions, ou, quelquefois,
des
luttes égoïstes de partis qui peuvent être nécessaires à nos desseins.
Elle est
souvent creuse, injuste, fausse, et la plupart ne comprennent en rien
ses
intentions véritables. Nous la mettrons sous le joug et la conduirons
avec des
rênes solides; nous devrons également nous assurer le contrôle de
toutes les
formes de publications.
Il
ne serait
d’aucune utilité pour nous de contrôler les
journaux, si nous restions exposés aux attaques des brochures et des
livres.
Nous ferons du produit de la publicité, actuellement si coûteuse, une
ressource
avantageuse pour notre gouvernement, en introduisant un droit de timbre
spécial
et en contraignant les éditeurs et les imprimeurs à nous verser une
caution
afin de garantir notre gouvernement contre toutes espèces d’attaques de
la part
de la presse. En cas d’attaque, nous répondrions de tous côtés par des
amendes.
Ces mesures, timbres, cautions, amendes, seront une importante source
de
revenus pour le gouvernement. Certainement, des organes de partis ne
regarderont pas à payer de fortes amendes, mais, après une seconde
attaque
sérieuse contre nous, nous les supprimerons totalement. Nul ne pourra
impunément toucher au prestige de notre infaillibilité politique.
Pour
interdire
une publication, nous trouverons le
prétexte suivant: - La publication qui vient d’être supprimée excitait,
dirons-nous, l’opinion publique, sans aucune raison ou aucun fondement.
Je vous
prie de bien remarquer que, parmi les publications agressives, se
trouveront
celles qui auront été créées par nous dans ce dessein; mais ces
dernières
n’attaqueront notre politique que sur les points où nous nous serons
proposé un
changement. Aucune information n’atteindra la société sans passer par
notre
contrôle. Ceci est déjà pour nous un point acquis par le fait que
toutes les
nouvelles sont reçues de toutes les parties du monde par un petit
nombre
d’agences qui les centralisent.
Lorsque
nous
serons arrivés au pouvoir, ces agences nous
appartiendront entièrement et ne publieront que les nouvelles qu’il
nous plaira
de laisser paraître. Si, dans les conditions actuelles, nous avons
réussi à
obtenir, sur la société des Gentils, un contrôle tel qu’elle
n’entrevoie les
affaires du monde qu’à travers des lunettes colorées que nous lui avons
mises
devant les yeux; si, dès maintenant, aucune barrière ne peut nous
empêcher de
pénétrer les secrets d’État, ainsi que les nomme la stupidité des
Gentils,
quelle ne sera pas notre situation, lorsque nous serons reconnus
officiellement
comme les dirigeants du monde, dans la personne de notre Empereur
mondial?
Revenons
à
l’avenir de la presse. Celui qui voudra
devenir éditeur, libraire ou imprimeur, devra obtenir un certificat et
une
licence qui, en cas de désobéissance, lui seraient retirés. Les canaux
par
lesquels la pensée humaine trouve son expression seront mis entre les
mains de
notre gouvernement, qui les utilisera comme organe éducateur et qui
empêchera
ainsi le public d’être dérouté par le "progrès" idéalisateur et par
le libéralisme. Qui d’entre nous ne sait que cet insigne bienfait mène
tout
droit à l’utopie d’où naquirent l’anarchie et la haine de l’autorité?
Et cela
pour la simple raison que le "progrès", ou plutôt l’idée d’un progrès
libéral, donne aux hommes des pensées différentes d’émancipation, sans
leur
assigner aucune limite. Tous les soi-disant libéraux sont des
anarchistes,
sinon dans leurs actes, du moins dans leurs idées. Chacun d’eux court
après le
fantôme de la liberté, pensant qu’il peut faire tout ce qui lui plaît,
c’est-à-dire tombant dans un état d’anarchie pour autant qu’il fait de
l’opposition par pur amour de l’opposition.
Discutons
maintenant sur la publication des livres. Nous
les taxerons de la même manière que les quotidiens - autrement dit par
le moyen
de timbres de régie et de cautions. Mais, sur les livres de moins de
300 pages,
nous doublerons l’impôt. Nous rangerons cette sorte de livre parmi les
brochures, de manière à restreindre la publication des périodiques qui
constituent la forme la plus virulente du poison imprimé. Ces mesures
obligeront également les écrivains à publier de si longs ouvrages
qu’ils seront
peu lus du public, surtout en raison de leur prix élevé. Nous-mêmes
publierons
des livres bon marché, afin d’instruire et de fixer l’esprit public
dans le
sens qui nous convient. L’impôt réduira la production de la littérature
sans
sujet spécial, purement récréative; et le fait qu’ils seront
responsables
devant la loi mettra les auteurs entre nos mains. Celui qui voudrait
nous
attaquer avec sa plume ne trouverait pas d’éditeur.
Avant
d’imprimer
un ouvrage quelconque, l’éditeur ou
l’imprimeur devra obtenir des autorités un permis de publier ledit
ouvrage.
Ainsi nous connaîtrons d’avance toute conspiration contre nous, et nous
pourrons
la frapper à la tête en prévenant le complot et en publiant une
explication. La
littérature et le journalisme sont les deux puissances d’éducation les
plus
importantes; pour cette raison, notre gouvernement achètera le plus
grand
nombre de périodiques. Nous neutraliserons ainsi la mauvaise influence
de la
presse indépendante, et nous acquerrons un empire énorme sur l’esprit
humain.
Si nous permettons dix périodiques privés, nous en lancerons trente
nous-mêmes,
et ainsi de suite. Mais le public ne doit pas avoir de ces mesures le
plus
léger soupçon; aussi, les périodiques par nous publiés devront paraître
de vues
et d’opinions contradictoires, inspirant ainsi confiance et présentant
une
forme attrayante à nos ennemis sans défiance, qui tomberont de la sorte
dans
notre piège et seront désarmés.
Au
premier rang,
nous placerons la presse officielle.
Elle veillera constamment à la défense de nos intérêts, et, par suite,
son
influence sur le public sera relativement insignifiante. Au second
rang, nous
placerons la presse semi-officielle, dont le devoir sera d’attirer les
tièdes
et les indifférents. Au troisième rang, nous placerons la presse qui se
donnera
l’air de nous faire opposition et qui, dans l’une de ses publications,
semblera
notre adversaire. Nos véritables ennemis croiront à la sincérité de
cette
opposition et nous laisseront voir leurs cartes. Tous les journaux
défendront
des partis différents - aristocratique, républicain, révolutionnaire et
même
anarchiste - mais, bien entendu, aussi longtemps seulement que dureront
les
Constitutions.
Ces
journaux,
comme le dieu indien Vishnou, auront des
centaines de mains dont chacune tâtera le pouls de la changeante
opinion
publique. Quand le pouls s’accélérera, ces mains inclineront l’opinion
publique
vers notre cause, car un sujet nerveux est facilement conduit et subit
aisément
toutes sortes d’influences. Si quelques bavards s’imaginent qu’ils
répètent
l’opinion de l’organe de leur parti, ils ne répètent, en réalité, que
notre
propre opinion ou celle que nous désirons. En pensant qu’ils suivent
leur
journal, ils suivront, en réalité, le drapeau que nous ferons flotter
devant
eux. Pour que notre armée de journaux puisse exécuter ce programme dans
son
esprit, à savoir soutenir les différents partis, il nous faudra
organiser notre
presse avec grand soin.
Sous
le nom de
"Commission centrale de la
Presse", nous organiserons des meetings littéraires où nos agents,
inaperçus, donneront le mot d’ordre et le mot de passe. En discutant et
en
contredisant notre politique, toujours superficiellement, bien entendu,
sans
toucher effectivement à aucune de ses parties essentielles, nos organes
mèneront des débats simulés avec les journaux officiels, afin de nous
donner un
motif de définir nos plans avec plus d’exactitude que nous ne le
pouvions faire
dans nos programmes préliminaires. Mais ceci uniquement lorsqu’il y
aura profit
pour nous. Cette opposition de la presse nous servira également à faire
croire
au peuple que la liberté de la parole existe encore. À nos agents, elle
donnera
l’opportunité de montrer que nos adversaires portent contre nous des
accusations dénuées de sens, puisqu’ils seront incapables de découvrir
une base
réelle pour réfuter notre politique.
De
telles
mesures, échappant à l’attention publique,
seront les plus sûrs moyens de guider l’esprit du peuple et d’inspirer
confiance en notre gouvernement. Grâce à ces mesures, nous pourrons
exciter ou
calmer l’esprit public sur les questions politiques, lorsque cela nous
deviendra nécessaire; nous pourrons le persuader ou le dérouter en
imprimant de
vraies ou de fausses nouvelles, des événements exacts ou
contradictoires,
suivant la convenance de nos desseins. Les informations que nous
publierons
dépendront de la disposition actuelle du peuple à accepter telle sorte
de
nouvelles, et nous examinerons toujours soigneusement le terrain avant
d’y
mettre le pied.
Les
restrictions
que nous imposerons - comme je l’ai dit
- aux publications privées nous permettront de rendre certaine la
défaite de
nos ennemis, parce qu’ils n’auront aucun organe de presse à leur
disposition au
moyen duquel ils pourraient donner libre cours à leurs opinions. Nous
n’aurons
même pas à faire une réfutation totale de leurs affirmations. Les
ballons
d’essai que nous lancerons dans le troisième rang de notre presse
seront, s’il
est nécessaire, réfutés par nous d’une manière semi-officielle. Déjà il
existe
dans le journalisme français un système d’entente maçonnique pour
donner les
mots d’ordre. Tous les organes de la presse sont liés par des secrets
professionnels mutuels, à la manière des anciens augures. Aucun de ses
membres
ne dévoilera sa connaissance du secret, si l’ordre n’a pas été donné de
le
rendre public.
Pas
un seul
éditeur n’aura le courage de trahir le secret
qui lui a été confié, car nul n’est admis dans le monde littéraire s’il
ne
porte la marque de quelque acte ténébreux dans son passé. Au moindre
signe
d’insoumission, la tache serait aussitôt révélée. Tant que ces marques
restent
connues du petit nombre seulement, le prestige du journaliste attire
l’opinion
publique à travers le pays tout entier. Le peuple le suit et l’admire.
Nos
plans doivent principalement s’étendre à la province. Il nous est
indispensable
d’y créer des idées et des opinions telles qu’à un moment donné nous
puissions
les lancer contre la capitale, en les présentant comme les vues neutres
des
provinces. Évidemment, la source et l’origine de ces idées ne seraient
pas
changées - elles seraient nôtres.
Il
est pour nous
de toute nécessité qu’avant notre prise
de possession du pouvoir les grandes villes soient, pendant quelque
temps, sous
l’influence de l’opinion des provinces, c’est-à-dire qu’elles
connaissent
l’opinion de la majorité, opinion par nous préparée. Il nous est
nécessaire que
les capitales, au moment critique et psychologique, n’aient pas le
temps de
discuter un fait accompli, mais qu’elles l’acceptent simplement parce
qu’il a
été approuvé par une majorité dans les provinces. Lorsque nous
arriverons à la
période du nouveau régime - c’est-à-dire pendant la période transitoire
qui
précédera notre souveraineté -, nous ne permettrons à la presse de
publier
aucun compte rendu d’affaires criminelles; il faut que le peuple pense
que le
nouveau régime est si satisfaisant que le crime même n’existe plus. Là
où le
crime sera commis, il ne devra être connu que de la victime et de ceux
qui, par
hasard, en auront été les témoins, mais de ceux-là seuls.
Le
besoin du pain
quotidien obligera les Gentils à tenir
leurs langues et à rester nos humbles serviteurs. Ceux des Gentils que
nous
pourrions occuper dans notre presse discuteront, sous nos ordres, les
faits que
nous ne jugerions pas à propos de discuter dans notre gazette
officielle. Et,
tandis que tous les genres de discussion et de débats auront lieu de la
sorte,
nous ferons passer les lois dont nous aurons besoin, puis nous les
présenterons
au public comme un fait accompli. Nul n’osera demander que ce qui a été
décidé
soit abrogé, tout spécialement parce que nous aurons tout coloré de
notre
intention d’aider au progrès. Alors, la presse détournera l’attention
du public
par de nouvelles propositions. Vous savez vous-mêmes que nous avons
toujours
appris au peuple à rechercher de nouvelles émotions.
Des
aventuriers
politiques, sans cervelle, précipiteront
la discussion de nouveaux problèmes, semblables à ceux qui, même de nos
jours,
ignorent ce dont ils parlent. Les problèmes politiques ne sont pas
destinés à
être connus du commun des mortels; ils ne peuvent être compris, comme
je l’ai
dit plus haut, que des gouvernements qui ont, depuis des siècles,
dirigé les
affaires. De tout ceci, vous pouvez conclure que nous n’en déférerons à
l’opinion publique que pour faciliter le travail de notre machinerie.
Vous
pouvez également remarquer que nous cherchons l’approbation sur les
diverses
questions non par des actes, mais par des paroles. Nous affirmons
continuellement que, dans toute la mesure possible, nous sommes guidés
par
l’espoir et la certitude de servir le bien public. Afin de détourner
les gens
agités des questions politiques, nous leur fournirons de nouveaux
problèmes,
concernant le commerce et l’industrie, par exemple.
Qu’ils
s’excitent
sur ces questions tant qu’ils voudront.
Les masses ne consentent à s’abstenir et à se détacher de ce qu’elles
croient
être l’action politique que si nous leur procurons de nouveaux
amusements: Le
commerce, par exemple, que nous essayons de leur faire passer comme
question
politique. Nous-mêmes avons amené les masses à prendre part à la
politique pour
nous assurer leur appui dans notre campagne contre les gouvernements
des
Gentils. Pour les empêcher de se découvrir une nouvelle ligne de
conduite en
politique, nous les distrairons également par toutes sortes de
divertissements:
Jeux, passe-temps, passions, maisons publiques. Nous allons bientôt
lancer des
annonces dans les journaux, invitant le peuple à prendre part à des
concours de
tout genre: Artistiques, sportifs, etc. Ces nouveaux divertissements
distrairont définitivement l’esprit public des questions qui pourraient
nous
mettre en conflit avec la populace.
Comme
le peuple
perdra graduellement le don de penser par
lui-même, il hurlera avec nous, pour cette raison bien simple que nous
serons
les seuls membres de la société à même d’avancer des idées nouvelles;
ces voies
inconnues seront ouvertes à la pensée par des intermédiaires qu’on ne
pourra
soupçonner être des nôtres. Le rôle des idéalistes libéraux sera
définitivement
terminé quand notre gouvernement sera reconnu. Jusque-là, ils nous
rendront
grand service, et c’est pourquoi nous essayerons d’incliner l’esprit
public
vers toutes sortes de théories fantastiques qui pourraient être
avancées ou
libérales. C’est nous qui avons, avec un succès complet, tourné les
têtes sans
cervelle des Gentils vers le socialisme, par nos théories
progressistes; on ne
trouverait pas parmi les Gentils un seul homme capable de s’apercevoir
que,
hors les cas où il s’agit de découvertes matérielles ou scientifiques,
il y a
toujours derrière le mot "progrès" un leurre quelconque.
Car
il n’existe
qu’un seul enseignement vrai dans lequel
le "progrès" n’a point de place. Le progrès, comme toute idée fausse,
sert à cacher la vérité pour que personne ne la sache que nous, le
Peuple élu
de Dieu, pour en être le gardien. Lorsque nous aurons le pouvoir, nos
orateurs
discuteront les grands problèmes qui ont bouleversé l’humanité que nous
amènerons, enfin, sous notre joug béni. Qui se doutera alors que tous
ces
problèmes furent lancés à notre instigation, pour servir un plan
politique que
nul n’aura saisi durant tant de siècles?
Quand
nous serons
les maîtres de la terre, nous ne
tolérerons aucune religion que la nôtre, c’est-à-dire une religion
n’admettant
qu’un seul Dieu à qui notre destin est lié par l’élection qu’il fit de
nous, et
par qui est également déterminé le destin du monde. Il faut, pour cette
raison,
que nous abolissions toutes les professions de foi. Si, momentanément,
le
résultat obtenu est de faire des athées, notre but n’en sera pas
contrarié,
mais cela servira d’exemple aux générations futures qui écouteront
notre
enseignement sur la religion de Moïse, religion dont la doctrine ferme
et bien
réfléchie nous imposa le devoir de mettre toutes les nations sous nos
pieds. En
agissant ainsi, nous insisterons également sur les vérités mystiques de
l’enseignement mosaïque, desquelles dépend, dirons-nous, toute valeur
éducative.
Puis,
nous
publierons, en toute occasion, des articles
dans lesquels nous comparerons notre avantageuse autorité à celle du
passé.
L’état de bénédiction et de paix qui existera alors, bien qu’il sera le
fruit
de longs siècles de perturbation, mettra encore en relief le bienfait
de notre
nouveau gouvernement. Nous exposerons, sous les couleurs les plus
vives, les
erreurs commises par les Gentils dans leur administration. Nous
soulèverons un
tel dégoût pour l’ancien régime que les nations préféreront la paix
dans
l’esclavage aux droits que lui donnerait la liberté si haut exaltée,
mais qui
les a si cruellement torturés, qui a épuisé les sources de l’existence
humaine
et vers lesquels poussait seule, à vrai dire, une troupe d’aventuriers
qui ne
savaient pas ce qu’ils faisaient.
Les
inutiles
changements de gouvernement auxquels nous
aurons poussé les Gentils, pour ruiner leur édifice gouvernemental,
auront
tellement fatigué les peuples, qu’ils préféreront tout endurer de nous
dans la
crainte d’avoir à souffrir, de nouveau, les tourments et les malheurs
qu’ils
auront subis. Nous attirerons une attention spéciale sur les erreurs
historiques des gouvernements des Gentils, erreurs qui les conduisirent
à
martyriser l’humanité durant tant de siècles, parce qu’ils
n’entendaient rien à
ce qui concerne le vrai bonheur de la vie humaine, étant constamment à
la recherche
de plans fantastiques de bien-être social. Car les Gentils ne se sont
pas
aperçus que leurs plans, au lieu d’améliorer les rapports des hommes
entre eux,
n’ont servi qu’à les rendre de plus en plus mauvais.
Cependant,
ces
rapports mutuels sont la base même de
l’existence humaine. Toute la force de nos principes et des mesures que
nous
prendrons pour les appliquer consistera en ce que nous les
interpréterons en
les mettant en contraste lumineux avec le régime tombé des anciennes
conditions
sociales. Nos philosophes exposeront tous les désavantages des
religions des
Gentils, mais personne ne jugera jamais notre religion de son vrai
point de
vue, parce que personne n’en aura jamais une connaissance complète, à
part les
nôtres, qui ne se hasarderont, dans aucun cas, à en dévoiler les
mystères. Dans
les pays soi-disant dirigeants, nous avons fait circuler une
littérature
malsaine, ordurière et dégoûtante. Nous continuerons à laisser
prévaloir cette
littérature pendant un court espace de temps, après l’établissement de
notre
gouvernement, afin qu’elle fasse ressortir d’une manière plus frappante
le
contraste des enseignements que nous donnerons du pinacle où nous
serons
élevés. Nos savants, instruits tout exprès pour diriger les Gentils,
feront des
discours, tireront des plans, ébaucheront des mots et écriront des
articles au
moyen desquels nous influencerons les esprits, les inclinant vers la
science et
les idées qui nous conviendront.
Quand
nous aurons
obtenu le pouvoir, par des coups d’État
préparés par nous, de façon à ce qu’ils se produisent simultanément
dans tous
les pays, et aussitôt après que les gouvernements respectifs de ces
derniers
auront été officiellement proclamés incapables de gouverner le peuple -
il
pourra s’écouler un temps considérable, tout un siècle peut-être - nous
ferons
tous nos efforts pour empêcher les conspirations de se tramer contre
nous. Pour
atteindre ce but, nous emploierons l’impitoyable moyen des exécutions
contre
tous ceux qui pourraient prendre les armes contre l’établissement de
notre
pouvoir. L’institution d’une nouvelle société secrète quelconque
tombera aussi
sous le coup de la peine de mort; quant aux sociétés secrètes qui
existent
actuellement et qui nous sont connues, celles qui servent et ont servi
notre
cause, nous les dissoudrons et enverrons leurs membres en exil au bout
du
monde.
C’est
de cette
manière que nous agirons avec les
francs-maçons Gentils qui pourraient en savoir plus long qu’il ne nous
convient. Nous tiendrons dans une perpétuelle crainte de l’exil tels
francs-maçons auxquels, pour une raison quelconque, nous ferions
miséricorde.
Nous ferons passer une loi qui condamnera tous les anciens membres des
sociétés
secrètes à être exilés d’Europe, où sera le centre de notre
gouvernement. Les
décisions de notre gouvernement seront irrévocables et nul n’aura le
droit d’en
appeler. Pour
mettre sous la botte la société des Gentils, dans laquelle
nous avons si profondément enraciné la discorde et les dogmes de la
religion
protestante, des mesures impitoyables devront être introduites. De
telles
mesures montreront aux nations que notre puissance ne peut être bravée.
Nous ne
devons tenir aucun compte des nombreuses victimes qui devront être
sacrifiées
afin d’obtenir la prospérité future. Obtenir la prospérité, même au
moyen de
nombreux sacrifices, est le devoir d’un gouvernement qui comprend que
les
conditions de son existence ne consistent pas seulement dans les
privilèges
dont il jouit, mais aussi dans la pratique de son devoir.
Fortifier
le
prestige de son pouvoir est la condition
principale de sa stabilité, et ce prestige ne peut s’obtenir que par
une
puissance majestueuse et inébranlable qui se montrerait inviolable et
entourée
d’un pouvoir mystique, par exemple, le pouvoir décrété par Dieu. Telle
fut,
jusqu’à nos jours, l’autocratie russe, notre seule ennemie dangereuse,
si nous
ne comptons pas le Saint-Siège. Rappelez-vous le temps où l’Italie
était
inondée de sang; elle ne toucha pas un cheveu de la tête de Sylla, bien
que ce
fût lui qui fit couler son sang. Grâce à sa force de caractère, Sylla
devint un
dieu aux yeux du peuple, et son audacieux retour en Italie le rendit
inviolable. La populace ne touchera pas celui qui l’hypnotise par son
courage
et sa force d’âme.
Tant
que nous
n’aurons pas atteint le pouvoir, nous
tâcherons de créer et de multiplier les Loges de francs-maçons dans
toutes les
parties du monde. Nous attirerons dans ces Loges tous ceux qui peuvent
revêtir
la mentalité publique ou qui en sont déjà revêtus, car ces Loges seront
les
principaux lieux où nous recueillerons nos renseignements en même temps
qu’elles seront des centres de propagande. Nous centraliserons toutes
ces Loges
sous une direction unique, connue de nous seuls et constituée par nos
Sages.
Ces Loges auront également leurs propres représentants, afin de masquer
les
véritables dirigeants. Et ces dirigeants auront seuls le droit de
désigner les
orateurs et de tracer l’ordre du jour. Dans ces Loges, nous
resserrerons les
liens de toutes les classes socialistes et révolutionnaires de la
société. Les
plans politiques les plus secrets nous seront connus, et, dès qu’ils
seront
formés, nous en dirigerons l’exécution.
Presque
tous les
agents de la police internationale et
secrète seront des membres de nos Loges. Les services de la police sont
d’une
extrême importance pour nous, car ils peuvent masquer nos entreprises,
inventer
des explications plausibles du mécontentement des masses, aussi bien
que punir
ceux qui refusent de se soumettre. La plupart de ceux qui entrent dans
les
sociétés secrètes sont des aventuriers qui, pour une raison ou pour une
autre,
veulent se frayer un chemin dans la vie et qui ne sont point d’esprit
sérieux.
Avec de tels hommes, il nous sera facile de poursuivre notre but et
nous leur
ferons mettre notre machine en mouvement.
Si
le monde
entier en est bouleversé, c’est qu’il nous
était nécessaire de le bouleverser ainsi, afin de détruire sa trop
grande
solidité. Si, au milieu de ce bouleversement, éclatent des
conspirations, cela
voudra dire que l’un de nos plus fidèles agents est à la tête desdites
conspirations. Il est bien naturel que nous soyons le seul peuple à
diriger les
entreprises maçonniques. Nous sommes le seul peuple qui sache les
conduire.
Nous connaissons le but final de toute action, tandis que les Gentils
ignorent
la plupart des choses concernant la maçonnerie et ne peuvent même pas
voir les
résultats immédiats de ce qu’ils font. Généralement, ils ne pensent
qu’aux
avantages immédiats du moment et sont contents si leur orgueil est
satisfait
par l’accomplissement de leurs intentions, et ils ne perçoivent pas que
l’idée
originale ne leur revient pas, mais fut inspirée par nous.
Les
Gentils
fréquentent les Loges maçonniques par pure
curiosité, ou dans l’espoir de recevoir leur part des avantages
qu’elles
procurent; et quelques-uns d’entre eux, afin de pouvoir discuter leurs
idées
idiotes devant un auditoire. Les Gentils sont à l’affût des émotions
que
donnent le succès et les applaudissements; nous les leur distribuons
sans
compter. C’est pourquoi nous les laissons remporter leurs succès et
tournons à
notre avantage les hommes possédés par la vanité et qui s’assimilent
inconsciemment nos idées, convaincus de leur propre infaillibilité et
persuadés
qu’eux seuls ont des idées et ne sont pas soumis à l’influence d’autrui.
Vous
ne vous
doutez pas combien il est facile d’amener le
plus intelligent des Gentils à un degré ridicule de naïveté, en
flattant sa
vanité, et, d’autre part, combien il est facile de le décourager par le
plus
petit échec, ou simplement en cessant de l’applaudir; on le réduit
ainsi à un
état de sujétion servile par la perspective de quelque nouveau succès.
Autant
les nôtres méprisent le succès et sont seulement anxieux de voir leurs
plans
réussir, autant les Gentils aiment le succès et, pour son amour, sont
prêts à
lui sacrifier la réussite de tous leurs plans. Ce trait caractéristique
des
Gentils nous permet de faire aisément d’eux ce que nous voulons. Ceux
qui
paraissent être des tigres sont aussi stupides que des moutons et leurs
têtes
sont pleines de vide.
Nous
les
laisserons donc chevaucher, dans leurs rêves,
sur le coursier des vains espoirs de détruire l’individualité humaine
par des
idées symboliques de collectivisme. Ils n’ont pas encore compris et ne
comprendront
jamais que ce rêve fou est contraire à la loi fondamentale de la
nature, qui,
depuis le commencement du monde, créa les êtres différents les uns des
autres,
afin de donner à chacun son individualité. Le fait que nous avons été
capables
d’amener les Gentils à une idée aussi erronée ne prouve-t-il pas, avec
une
clarté frappante, quelle conception étroite, en comparaison de la
nôtre, ils se
font de la vie humaine? Là réside notre plus grand espoir de succès.
Combien
clairvoyants étaient nos anciens sages lorsqu’ils nous disaient que,
pour
atteindre un but réellement grand, nous ne devions pas nous arrêter
devant les
moyens, ni compter le nombre des victimes devant être sacrifiées à la
réalisation de la cause! Nous n’avons jamais compté les victimes de la
race de
ces brutes de Gentils, et, bien que nous ayons dû sacrifier un assez
grand
nombre des nôtres, nous avons déjà donné à notre peuple une situation
dans le
monde telle qu’il ne l’eût jamais rêvée.
Un
nombre
relativement restreint de victimes de notre
côté a sauvé notre nation de la destruction. Tout homme doit
inévitablement
finir par la mort. Il vaut mieux hâter cette fin pour ceux qui
entravent le
progrès de notre cause, plutôt que pour ceux qui la font avancer. Nous
mettons
à mort les francs-maçons de telle manière que nul, en dehors de la
Fraternité,
n’en peut avoir le moindre soupçon. Les victimes elles-mêmes ne peuvent
s’en
douter à l’avance. Toutes meurent, quand il est nécessaire, d’une mort
apparemment naturelle. Connaissant ces faits, la Fraternité n’ose
protester
contre ces exécutions. Par ces moyens, nous avons coupé à sa racine
même toute
protestation contre nos ordres pour autant que les francs-maçons
eux-mêmes sont
en jeu. Nous prêchons le libéralisme aux Gentils, mais, d’autre part,
nous
tenons notre propre nation dans une entière sujétion. Sous notre
influence, les
lois des Gentils furent obéies aussi peu que possible. Le prestige de
leurs
lois a été miné par nos idées libérales que nous avons introduites
parmi eux.
Les questions les plus importantes, aussi bien politiques que morales,
sont
résolues, par les Cours de Justice, de la manière que nous leur
prescrivons.
L’administrateur de la Justice des Gentils envisage ces questions à la
lumière
qu’il nous plaît de les lui présenter.
Nous
y
parviendrons grâce à nos agents et à des hommes
avec lesquels nous paraissons n’avoir aucune relation: Opinions de la
presse et
autres moyens; même des sénateurs, et d’autres personnages officiels,
suivent
aveuglément nos avis. Le cerveau du Gentil, étant d’un caractère
purement
bestial, est incapable d’analyser et d’observer quoi que ce soit, et,
plus
encore, de prévoir les conséquences que peut avoir un cas présenté sous
un
certain jour. C’est, précisément, dans cette différence de mentalité
entre les
Gentils et nous-mêmes que nous pouvons aisément voir le signe de notre
élection
par Dieu et de notre nature surhumaine; il nous suffit de la comparer
au
cerveau instinctivement bestial des Gentils. Ils ne font que voir les
faits,
mais ne les prévoient pas, et sont incapables d’inventer quoi que ce
soit, à
l’exception, peut-être, de choses matérielles. De tout cela, il ressort
clairement que la nature elle-même nous a destinés à conduire et à
gouverner le
monde.
Quand
l’heure
viendra pour nous de gouverner ouvertement,
le moment sera venu aussi de montrer la douceur de notre régime et
d’amender
toutes les lois. Nos lois seront brèves et concises, ne demandant
aucune
interprétation; tout le monde pourra les connaître dans leurs moindres
détails.
Leur trait essentiel sera d’exiger l’obéissance absolue à l’autorité,
et ce
respect de l’autorité sera porté à ses limites extrêmes. Alors cessera
tout
abus de pouvoir. Chacun sera responsable devant l’unique pouvoir
suprême,
nommément celui du souverain. L’abus de pouvoir, de la part de qui que
ce soit,
exception faite pour le souverain, sera si sévèrement puni qu’on perdra
l’envie
d’essayer sa force à cet égard. Nous surveillerons attentivement
chacune des
décisions prises par notre Corps administratif, d’où dépendra le
travail de la
machine départementale, parce que si l’administration se relâche le
désordre
surgira partout. Pas un seul acte illégal, pas un seul abus de pouvoir
ne
restera impuni. Tous les actes de dissimulation ou de négligence
volontaire de
la part des agents de l’administration disparaîtront dès qu’on aura vu
les
premiers exemples de châtiment.
Le
prestige de
notre puissance exigera que des châtiments
convenables soient infligés, c’est-à-dire qu’ils soient durs, même dans
le cas
de la plus insignifiante atteinte portée à ce prestige, en vue d’un
gain
personnel. L’homme qui, par une peine même trop sévère, expie son crime
sera
comme le soldat mourant sur le champ de bataille de l’administration
pour la
cause de l’autorité, des principes et de la loi; cause qui n’admet
aucune
déviation de la voie commune en faveur d’intérêts personnels, même pour
ceux
qui conduisent le char de l’État. Ainsi, nos juges sauront que, en
essayant de
montrer leur indulgence, ils violent la loi de la justice faite pour
imposer un
châtiment exemplaire, en raison des fautes commises, et non pour
permettre au
juge de montrer sa clémence. Cette heureuse qualité ne devra s’exercer
que dans
la vie privée et non dans l’exercice officiel des fonctions de juge,
sans quoi
la portée éducatrice de la vie politique perd toute son efficacité.
Les
magistrats, à
cinquante-cinq ans, cesseront toutes
fonctions pour les raisons suivantes: 1- Parce que des hommes âgés
s’attachent
plus fortement à des idées préconçues et sont moins capables d’obéir à
des
ordres nouveaux; 2- Parce qu’une telle mesure nous permettra d’opérer
de
fréquents changements dans la magistrature qui, ainsi, sera docilement
soumise
à toute pression de notre part. Tout homme désirant conserver son poste
devra,
pour se l’assurer, nous obéir aveuglément. En général, nos juges seront
choisis
parmi ceux qui comprennent que leur devoir est de punir et d’appliquer
les lois
et non de s’attarder à des rêves de libéralisme qui pourraient porter
atteinte
à notre plan d’éducation, comme c’est le cas pour les juges Gentils
actuels.
Notre système de renouveler les magistrats nous aidera, en outre, à
détruire
toutes les combinaisons qu’ils pourraient former entre eux; aussi
travailleront-ils uniquement dans l’intérêt du gouvernement dont leur
sort
dépendra. La génération future des juges sera formée de manière à
empêcher,
instinctivement, toute action qui pourrait entamer les relations
existantes de
nos sujets entre eux.
Actuellement,
les
juges des Gentils sont indulgents pour
tous les genres de crimes, car ils ne se font pas une idée exacte de
leur
devoir, pour cette simple raison que les gouvernants, lorsqu’ils
nomment les
juges, ne leur inculquent pas cette idée. Les gouvernants des Gentils,
lorsqu’ils nomment leurs sujets à des postes élevés, ne se soucient pas
de leur
en expliquer l’importance et de leur faire comprendre dans quel but les
postes
en question ont été créés; ils agissent comme les animaux lorsque
ceux-ci
envoient leurs petits à la recherche d’une proie. Ainsi les
gouvernements des
Gentils sont ruinés par leurs propres serviteurs. Nous tirerons une
morale de
plus des résultats du système adopté par les Gentils; elle nous servira
à
édifier notre gouvernement. Nous déracinerons toute tendance libérale
de
chacune des institutions de propagande importantes dans notre
gouvernement,
institutions dont peut dépendre la formation de tous ceux qui seront
nos
sujets.
Ces
postes
importants seront exclusivement réservés à
ceux qui furent spécialement formés par nous pour l’administration.
Observera-t-on que de retraiter prématurément nos fonctionnaires serait
trop
dispendieux pour notre gouvernement, je répondrai alors que, tout
d’abord, nous
essayerons de découvrir pour de tels fonctionnaires une occupation
privée
propre à compenser pour eux la perte de leur emploi, ou que,
d’ailleurs, notre
gouvernement étant alors en possession de tout l’argent du monde, les
dépenses
ne seront pas à considérer. Notre autocratie sera logique dans tous ses
actes;
aussi toute décision prise par le bon plaisir de notre gouvernement
sera
toujours traitée avec respect et obéie sans condition. Nous ne
tiendrons aucun
compte des murmures et des mécontentements, et nous punirons tout
indice de
mauvaise humeur si sévèrement, que chacun tirera de là un exemple
applicable à
soi-même. Nous supprimerons le droit d’appel et le réserverons à notre
seul
usage, parce que nous ne devons pas laisser se développer parmi le
peuple
l’idée que nos juges sont capables de se tromper dans leurs décisions.
Au
cas où un
jugement exigerait la révision, nous
déposerions immédiatement le juge en question, et le châtierions
publiquement,
afin qu’une telle erreur ne se reproduisît pas. Je répète ce que j’ai
déjà dit:
L’un de nos principes les plus importants sera de surveiller nos
fonctionnaires
administratifs, et ceci dans le but exprès de satisfaire la nation,
parce
qu’elle peut, de plein droit, exiger qu’un gouvernement ait de bons
fonctionnaires. Notre gouvernement aura l’apparence d’une mission
patriarcale
dévolue à la personne de notre souverain. Notre nation et nos sujets le
regarderont comme un père qui prend soin de satisfaire tous leurs
besoins, de
surveiller tous leurs actes et de régler les relations de ses sujets
les uns
avec les autres, aussi bien que leurs relations avec le gouvernement.
Ainsi le
sentiment de respect envers le souverain pénétrera si profondément dans
la
nation qu’elle ne pourra plus se passer de sa sollicitude et de sa
direction.
Elle ne pourra vivre en paix sans lui et, finalement, le reconnaître
comme son
maître absolu. Le peuple aura pour lui un sentiment de respect si
profond qu’il
sera proche de l’adoration, spécialement lorsqu’il se convaincra que
ses
fonctionnaires exécutent aveuglément ses ordres et que, seul, il règne
sur eux.
Ils
se réjouiront
de nous voir organiser leurs vies comme
si nous étions des parents désireux d’inculquer à leurs enfants un vif
sentiment du devoir et de l’obéissance. En ce qui concerne notre
politique
secrète, toutes les nations sont des enfants comme le sont leurs
gouvernements.
Ainsi que vous pouvez le voir vous-mêmes, je fonde notre despotisme sur
le
Droit et le Devoir. Le droit du gouvernement d’exiger que le peuple
remplisse
son devoir est, en lui-même, une obligation du souverain qui est le
père de ses
sujets. Le droit de la force lui est accordé, afin qu’il conduise
l’humanité
dans la direction voulue par les lois de la nature, c’est-à-dire vers
l’obéissance.
Toute
créature en
ce monde est en sujétion, soumise
tantôt à un homme, tantôt aux circonstances, tantôt à sa propre nature,
en tous
les cas à quelque chose de plus puissant qu’elle-même. Soyons donc les
plus
puissants dans l’intérêt de la cause commune. Nous devons, sans
hésitation,
sacrifier les individus qui auraient violé l’ordre existant, parce
qu’un châtiment
exemplaire est la solution du grand problème de l’éducation. Le jour où
le roi
d’Israël posera sur sa tête sacrée la couronne que lui offrira l’Europe
entière, il deviendra le Patriarche du monde. Le nombre des victimes
qui
devront être sacrifiées par notre roi n’excédera jamais le nombre de
celles qui
ont été immolées par les souverains Gentils dans leur poursuite de la
grandeur
et dans leurs rivalités. Notre souverain sera en communication
constante avec
le peuple; il lui adressera, du haut des tribunes, des discours qui
seront
immédiatement transmis au monde entier.
En
vue de
détruire toute espèce d’entreprise collective
autre que la nôtre, nous annihilerons toute œuvre collective dès sa
naissance;
en d’autres termes, nous transformerons les universités et les
reconstruirons
sur de nouveaux plans. Les chefs et les professeurs des universités
seront
spécialement préparés au moyen de programmes d’action perfectionnés et
secrets,
dont ils seront instruits et ne pourront s’écarter sans châtiment. Ils
seront
désignés avec soin et dépendront entièrement du gouvernement. De notre
programme, nous exclurons tout l’enseignement de la loi civile, comme
celui de
tout autre sujet politique. À un petit nombre d’hommes, choisis parmi
les
initiés pour leurs capacités évidentes, seront dévoilées ces sciences.
Les
universités n’auront pas le droit de lancer dans le monde des
blancs-becs
regardant les nouvelles réformes constitutionnelles comme si elles
étaient des
comédies ou des tragédies, ou se préoccupant de la question politique
que leurs
pères eux-mêmes ne comprennent pas.
Une
mauvaise
connaissance de la politique pour une foule
de gens est la source d’idées utopiques, et en fait de mauvais
citoyens. Vous
pouvez vous en rendre compte vous-mêmes d’après le système d’éducation
des
Gentils. Nous y avions introduit tous ces principes afin de pouvoir,
avec
succès, détruire leur structure sociale, ainsi que nous y sommes
parvenus.
Lorsque nous serons au pouvoir, nous supprimerons des programmes
d’éducation
tous les sujets qui pourraient troubler le cerveau de la jeunesse; nous
en
ferons des enfants désobéissants, aimant leur maître et reconnaissant
dans sa
personne le pilier principal de la paix et du bien public. Aux
classiques et à
l’étude de l’histoire ancienne qui contiennent plus de mauvais exemples
que de
bons, nous substituerons l’étude des problèmes de l’avenir. Nous
effacerons de
la mémoire humaine le passé qui pourrait nous être défavorable, ne
laissant
subsister que les faits où s’affirment indubitablement les erreurs des
gouvernements Gentils. Les sujets traitant des questions de la vie
pratique, de
l’organisation sociale et des relations des hommes entre eux, comme
aussi des
conférences contre les exemples mauvais et égoïstes, qui sont
corrupteurs et
font du mal, et d’autres questions semblables où le raisonnement
n’intervient
pas, seront au premier plan de notre système d’éducation.
Ces
programmes
seront spécialement tracés pour les
classes et les castes différentes, dont l’éducation sera tenue
strictement
séparée. Il est de la plus haute importance d’insister sur ce système
spécial.
Chaque classe ou caste sera instruite séparément, suivant sa situation
particulière et son travail. Un génie a toujours su et saura toujours
comment pénétrer
dans une caste plus élevée, mais à part ce cas tout à fait
exceptionnel, il
n’est pas utile de mélanger l’éducation des différentes castes et
d’admettre à
des rangs supérieurs des hommes qui prendraient la place de ceux qui
sont nés
pour les occuper. Vous savez vous-mêmes combien il fut désastreux pour
les
Gentils d’émettre l’idée absolument idiote que nulle différence ne doit
être
faite envers les classes sociales. Afin que le souverain s’assure une
place
solide dans le cœur de ses sujets, il est nécessaire que, durant son
règne, on
enseigne à la nation, aussi bien dans les écoles que dans les lieux
publics,
l’importance de son activité et les bonnes intentions de ses
entreprises.
Nous
abolirons
toute espèce d’éducation privée. Les jours
de congé, les étudiants et leurs parents auront le droit de se réunir
dans
leurs collèges, comme si ceux-ci étaient des clubs. À ces réunions, les
professeurs prononceront des discours, qui passeront pour des
conférences
libres, sur des sujets tels que les rapports des hommes entre eux, les
lois et
les malentendus qui sont généralement le résultat d’une fausse
conception de la
situation sociale des hommes, et, finalement, ils exposeront les
nouvelles
théories philosophiques qui n’ont pas encore été révélées au monde. De
ces
théories, nous ferons des dogmes de foi, nous en servant comme d’un
marchepied
pour notre foi. Quand j’aurai fini de vous exposer tout mon programme
et quand
nous aurons discuté tous nos plans pour le présent et pour l’avenir, je
vous
lirai le plan de cette nouvelle doctrine philosophique.
Nous
savons, par
l’expérience de plusieurs siècles, que
les hommes vivent et sont guidés par des idées, et qu’ils sont
influencés par
ces idées grâce à l’éducation; celle-ci peut leur être donnée à tout
âge avec le
même résultat, mais naturellement, par des moyens différents. Par une
éducation
systématique, nous nous chargerons de faire disparaître tout ce qui
pourrait
rester de cette indépendance de la pensée, dont nous nous sommes si
largement
servis, depuis un certain temps, pour aboutir à nos fins. Nous avons
déjà
établi un plan pour subjuguer les esprits, au moyen de l’enseignement
intuitif
(l’enseignement par les yeux), auquel on attribue la propriété de
rendre les
Gentils incapables de penser par eux-mêmes; en sorte que, tels des
animaux
obéissants, ils attendent la démonstration d’une idée avant de chercher
à la
saisir. L’un de nos meilleurs agents, en France, est Bouroy [Les
traductions
allemande, américaine et polonaise donnent: Bourgeois.]; il a déjà
introduit
dans ce pays le nouveau système de l’éducation intuitive.
La
profession de
légiste rend ceux qui l’exercent froids,
cruels et obstinés; elle leur enlève tout principe et les oblige à voir
la vie
sous un aspect inhumain, mais purement légal. Ils ont pris l’habitude
de
considérer les événements au seul point de vue de savoir ce qu’il y a à
gagner
en les défendant, au lieu de considérer quel serait l’effet de cette
défense
sur le bien-être général. Un praticien ne refuse jamais de défendre un
cas,
quel qu’il soit. Il s’efforcera d’obtenir l’acquittement, à n’importe
quel
prix, en s’attachant à de petits détours de la jurisprudence, pour
démoraliser
la Cour. Nous limiterons donc le champ d’action de cette profession en
mettant
les avocats sur le même pied que les magistrats chargés de faire
exécuter la
loi. Les avocats, comme les juges, n’auront pas le droit d’interviewer
leurs
clients et ne recevront leurs dossiers que lorsque lesdits clients leur
auront
été assignés par le tribunal; ils n’étudieront ces dossiers que sur des
rapports et des documents, et ils ne défendront leurs clients qu’après
qu’ils
auront été examinés par le tribunal, appuyant leur défense sur ce
premier
examen. Leurs honoraires seront fixes, sans égard au succès ou à
l’insuccès de
leur défense. Ils deviendront ainsi de simples rapporteurs au service
de la
défense, faisant contrepoids au plaignant qui sera un rapporteur pour
le compte
de l’accusation.
La
procédure
légale se trouvera ainsi considérablement
abrégée. Par ce moyen nous obtiendrons aussi une défense honnête et
impartiale,
que ne guideront pas les intérêts matériels, mais l’intime conviction
de
l’avocat. Ceci aura encore l’avantage d’empêcher tout pot-de-vin ou
corruption
qui peuvent actuellement se glisser dans les tribunaux de quelques
pays. Nous
avons pris grand soin de discréditer le clergé des Gentils aux yeux du
peuple,
et nous avons ainsi réussi à nuire à sa mission qui aurait pu
contrarier
gravement nos desseins. L’influence du clergé sur le peuple diminue
chaque
jour. Aujourd’hui, la liberté religieuse est reconnue partout, et nous
ne
sommes éloignés que de quelques années du temps où le christianisme
s’effondrera de toutes pièces. Il sera plus facile encore d’en finir
avec les
autres religions, mais il est trop tôt pour discuter sur ce point. Nous
réduirons le clergé et ses enseignements à un rôle si infime, et nous
rendrons
son influence si antipathique au peuple, que ses enseignements auront
un effet
contraire à celui qu’ils avaient jadis.
Quand
le moment
sera venu pour nous de détruire
complètement la Cour pontificale, une main inconnue indiquant le
Vatican
donnera le signal de l’assaut. Lorsque, dans sa fureur, le peuple se
jettera
sur le Vatican, nous apparaîtrons comme des protecteurs pour arrêter
l’effusion
du sang. Par cet acte, nous pénétrerons jusqu’au cœur même de cette
Cour
pontificale, d’où rien au monde ne pourra nous chasser, jusqu’à ce que
nous
ayons détruit la puissance du Pape. Le roi d’Israël deviendra le vrai
Pape de
l’univers, le Patriarche de l’Église internationale. Mais, jusqu’à ce
que nous
ayons réussi à faire la rééducation de la jeunesse, au moyen de
nouvelles
religions transitoires, pour aboutir à la nôtre propre, nous
n’attaquerons pas
ouvertement les Églises existantes, mais nous les combattrons par la
critique
qui a déjà répandu des dissensions parmi elles et qui continuera à le
faire.
D’une manière générale, notre presse dénoncera les gouvernements, les
institutions des Gentils, religieuses ou autres, par toutes sortes
d’articles
peu scrupuleux, écrits dans l’intention de les discréditer à un point
tel que,
seule, notre sage nation est capable d’atteindre.
Notre
gouvernement ressemblera au dieu hindou Vishnou.
Chacune de nos cent mains détiendra un ressort du mécanisme social de
l’État.
Nous saurons tout sans avoir recours à l’aide de la police officielle,
que nous
avons tellement corrompue pour nuire aux Gentils, qu’elle ne sert qu’à
empêcher
le gouvernement de voir les faits clairement. D’après notre programme,
un tiers
de la population sera amené à surveiller le reste, par pur sentiment du
devoir,
et pour obéir au principe du service volontaire rendu au gouvernement.
Il n’y
aura rien de déshonorant alors d’être un espion; au contraire, ce sera
regardé
comme honorable. D’autre part, les porteurs de fausses nouvelles seront
sévèrement punis, pour empêcher l’abus du privilège de l’espionnage.
Nous
choisirons
nos agents dans les hautes et dans les
basses classes de la société; nous en prendrons parmi les
administrations, les
éditeurs, les imprimeurs, les libraires, les employés, les ouvriers,
les
cochers, les valets de pied, etc. Cette force policière n’aura aucune
puissance
d’action indépendante et n’aura le droit de prendre aucune mesure de
son propre
chef; par conséquent, le devoir de cette impuissante police consistera
uniquement à servir de témoin et à faire des rapports. La vérification
de ces
rapports et de ces arrestations éventuelles sera l’affaire d’un groupe
d’inspecteurs de police responsables; les arrestations seront
effectuées par
des gendarmes et par la police municipale. Si un délit ou un crime
politique ne
sont pas rapportés, celui qui aurait dû les signaler sera puni pour
avoir
volontairement caché ce crime ou ce délit, si l’on peut prouver la
dissimulation. Nos frères sont tenus d’agir de la même manière,
c’est-à-dire
devront, de leur propre initiative, dénoncer à l’autorité compétente
tous les
apostats et tous les faits qui seraient contraires à notre loi. Dans
notre
gouvernement universel, ce sera donc un devoir, pour tous les sujets,
de servir
leur souverain en agissant comme je viens de le dire.
Une
organisation
comme la nôtre déracinera tous les abus
de pouvoir et tous les genres si variés de vénalité et de corruption;
elle
détruira, en réalité, toutes les idées dont nous avons contaminé la vie
des
Gentils par nos théories sur les droits surhumains. Comment
pourrions-nous
atteindre notre but de créer le désordre dans les institutions
administratives
des Gentils sinon par de tels moyens? Parmi les plus importants de ces
moyens
de corrompre leurs institutions, il faut compter l’emploi des agents
qui sont
susceptibles, étant donné leur activité destructive, de contaminer les
autres
en leur révélant et leur développant leurs tendances corrompues, comme
l’abus
de pouvoir ou l’achat sans pudeur des consciences.
Quand
viendra
pour nous le moment de prendre des mesures
spéciales en mettant en vigueur le système russe actuel de
l’"Okhrana" (le poison le plus dangereux qui puisse attaquer le
prestige de l’État), nous soulèverons, grâce au concours de bons
orateurs, des
désordres fictifs parmi le peuple, ou nous l’exciterons à manifester un
mécontentement prolongé. Ces orateurs rencontreront beaucoup de
sympathies, et,
grâce à eux encore, on nous excusera de perquisitionner chez les gens
et de les
soumettre à certaines restrictions, employant pour cela les serviteurs
que nous
avons dans la police des Gentils. Comme la plupart des conspirateurs le
sont
par amour de l’art, ou par celui de bavarder, nous n’y toucherons pas,
jusqu’au
moment où nous verrons qu’ils sont prêts d’agir, et nous nous bornerons
à
introduire parmi eux ce que nous appellerons un élément de délation.
Il
faut se
rappeler qu’une puissance perd de son prestige
chaque fois qu’elle découvre une conspiration publique dirigée contre
elle-même. Il y a dans une telle révélation un aveu de faiblesse, et,
ce qui
est plus dangereux encore, l’aveu de ses propres erreurs. Il faut qu’on
sache
que nous avons détruit le prestige des Gentils régnants au moyen d’un
nombre
considérable de meurtres secrets préparés par nos agents, moutons
aveugles de
notre bergerie, qu’on persuade facilement de commettre un crime, si ce
crime
revêt un caractère politique. Nous obligerons les gouvernements à
convenir de
leurs propres faiblesses en employant ouvertement des mesures de police
spéciales, comme l’"Okhrana", et nous ébranlerons ainsi le prestige
de leur puissance.
Notre
souverain
sera protégé par des gardes absolument
secrètes, car jamais nous ne permettrons qu’on puisse penser qu’il est
incapable de détruire à lui tout seul une conspiration quelconque
ourdie contre
lui et qui l’oblige à se cacher. Si nous laissions prévaloir une telle
idée,
comme elle prévaut parmi les Gentils, nous signerions, par le fait
même,
l’arrêt de mort de notre souverain, ou du moins celui de sa dynastie. À
s’en tenir
aux seules apparences, notre chef n’emploiera sa puissance que dans
l’intérêt
de ses sujets et jamais pour son propre bien ou celui de sa dynastie.
En
adoptant scrupuleusement cette mise en scène, ses sujets eux-mêmes
honoreront
et protégeront son pouvoir qu’ils vénéreront, sachant que le salut de
l’État
est attaché à l’existence d’un tel pouvoir dont dépendra l’ordre
public. Garder
le roi ouvertement serait admettre la faiblesse de son pouvoir.
Notre
chef sera
toujours au milieu de son peuple; on le
verra entouré d’une foule curieuse d’hommes et de femmes qui occuperont
toujours, comme par hasard, les rangs les plus rapprochés de lui et qui
tiendront à distance la populace sans autre but apparent que celui de
maintenir
l’ordre pour l’amour de l’ordre. Cette attitude apprendra aux autres à
savoir
se posséder. Lorsqu’un pétitionnaire essayera de se frayer un passage à
travers
la foule pour présenter sa demande, les gens des premiers rangs
prendront la
pétition et la remettront au souverain, en présence du pétitionnaire.
Chacun
saura ainsi que toutes les pétitions lui parviennent et qu’il s’occupe
lui-même
de toutes les affaires. Un pouvoir n’a de prestige que si les sujets
peuvent se
dire entre eux: "Si seulement le roi savait cela!" ou: "Quand le
roi le saura". Le mystère qui entoure la personne du souverain
s’évanouit
aussitôt qu’on voit une garde de police autour de lui.
Devant
une telle
garde, un assassin n’a besoin que d’un
peu d’audace pour se croire plus fort qu’elle; il prend ainsi
conscience de sa
force et n’a plus qu’à guetter le moment favorable pour se lancer
contre le
roi. Nous ne prêchons pas cette doctrine aux Gentils, et vous pouvez
voir
vous-mêmes les résultats qu’ils ont obtenus avec les gardes
officielles. Notre
gouvernement arrêtera ceux qu’à tort ou à raison il soupçonnera
coupables de
crimes politiques. Il serait regrettable que, dans la crainte de
commettre une
erreur judiciaire, on donnât à de tels criminels l’occasion d’échapper.
Nous ne
leur témoignerons, certes, aucune pitié. Il sera peut-être possible,
dans
certains cas exceptionnels, d’admettre des circonstances atténuantes,
lorsqu’il
s’agira de crimes de droit commun; mais il n’y aura pas d’excuse pour
le crime
politique, c’est-à-dire pour des gens mêlés à la politique que, seuls,
les
gouvernants ont le droit de comprendre. Et, à dire vrai, tous les
souverains ne
sont pas aptes à comprendre la vraie politique.
Nous
interdirons
aux individus de se mêler de politique;
mais, d’autre part, nous encouragerons toute espèce de rapport ou de
pétition
concernant l’amélioration de la vie sociale et nationale, soumis à
l’approbation du gouvernement. Car, par ce moyen nous serions tenus au
courant
des erreurs de notre gouvernement, d’une part, et des idéals de nos
sujets, de
l’autre. Aux demandes qui seraient ainsi présentées, nous répondrions,
soit en
les acceptant, soit en faisant valoir contre elles un argument
frappant, pour
bien prouver que leur réalisation est impossible, parce qu’elles
reposent sur
une mesquine conception des affaires. On pourrait comparer les effets
de la
sédition à ceux que produisent, sur l’éléphant, les aboiements d’un
roquet. Si
le gouvernement est bien organisé, non pas au point de vue de sa
police, mais à
un point de vue social, le chien aboie sans se rendre compte de la
force de
l’éléphant; mais que celui-ci montre une bonne fois sa force, et le
chien se
taira sur l’heure et il agitera sa queue dès qu’il apercevra l’éléphant.
Pour
enlever au
crime politique son auréole de bravoure
nous placerons ceux qui l’auront commis au rang des autres criminels;
ils iront
de pair avec les voleurs, les assassins et autres malfaiteurs du même
genre
odieux. L’opinion publique ne fera plus alors de différence entre les
crimes
politiques et les crimes vulgaires et les chargera d’égal opprobre.
Nous avons
fait tous nos efforts pour empêcher les Gentils d’adopter cette méthode
particulière de traiter les crimes politiques. Nous avons employé pour
cela la
presse, le public, la parole et des manuels classiques d’histoire
habilement
conçus. Nous avons inspiré l’idée qu’un condamné pour crime politique
était un
martyr, puisqu’il mourait pour l’idée du bien commun. Une telle réclame
a
multiplié le nombre des libéraux et grossi les rangs de nos agents de
milliers
de Gentils.
Je
vais traiter
aujourd’hui de notre programme financier
que j’ai gardé pour la fin de mon rapport parce que c’est la question
la plus difficile,
celle qui sera la dernière clause de nos plans. Avant de discuter ce
point, je
veux vous rappeler ce que j’ai déjà dit plus haut, à savoir que toute
notre
politique repose sur ces chiffres. Quand nous arriverons au pouvoir,
notre
gouvernement autocratique évitera, dans son propre intérêt, de faire
peser de
trop lourds impôts sur le peuple et ne perdra jamais de vue le rôle
qu’il doit
jouer: Celui de père protecteur. Mais, comme l’organisation du
gouvernement
absorbera des sommes d’argent considérables, il est de toute nécessité
de se
procurer les fonds indispensables pour y subvenir. Il nous faudra donc
employer
de grandes précautions en élaborant cette question et voir que la
charge des
impôts soit justement répartie.
Notre
souverain
sera, grâce à une fiction légale,
propriétaire de tous les biens, ce qui est facilement réalisable. Il
pourra
lever les sommes nécessaires pour régulariser la circulation de
l’argent dans
le pays. Dès lors, le meilleur moyen de faire face aux dépenses du
gouvernement
sera l’établissement d’un impôt progressif sur la propriété. Ainsi les
impôts
seront couverts sans opprimer ni ruiner le peuple, et la charge qui
incombera à
chacun sera proportionnée à ce qu’il possédera. Il faudra que les
riches
comprennent qu’il est de leur devoir de céder au gouvernement une part
du
surplus de leurs richesses, puisque le gouvernement leur garantit la
possession
paisible du reste de leurs biens et leur donne le droit de s’enrichir
par des
moyens honnêtes. Je dis "honnêtes" parce que le contrôle de la
propriété rendra le vol impossible au point de vue légal.
Comme
cette
réforme sociale est la principale garantie de
la paix et qu’elle ne souffre aucun délai, nous devons la mettre au
premier
plan de notre programme. Chaque fois que les impôts ont pesé sur les
pauvres,
la révolution s’en est suivie, au grand préjudice du gouvernement qui,
en
essayant de tirer de l’argent des pauvres, risque fort de n’en pas
obtenir des
riches. L’impôt sur le capital diminuera l’accroissement de la fortune
privée à
laquelle, jusqu’ici, nous avons, à dessein, permis d’augmenter, pour
qu’elle
soit un contrepoids au gouvernement des Gentils et à leurs finances. Un
impôt
progressif, réparti suivant la fortune de chacun, produira un revenu
beaucoup
plus important que ne le fait le système actuel de répartition égale
pour tous.
Ce système nous est, en ce moment, des plus favorables; il engendre le
mécontentement parmi les Gentils. La puissance de notre souverain
reposera
principalement sur ce fait qu’il sera la garantie de l’équilibre du
pouvoir et
de la paix perpétuelle du monde. Pour obtenir une telle paix, il est
naturel
que les capitalistes cèdent une partie de leurs revenus pour
sauvegarder le
gouvernement dans son action.
Les
dépenses du
gouvernement doivent être fournies par
ceux qui peuvent le mieux les supporter et dont on peut tirer de
l’argent.
Cette mesure éteindra la haine des pauvres pour les riches en qui ils
reconnaîtront les auxiliaires financiers indispensables de l’État et
les
soutiens de la paix et du bien public; car les classes pauvres
comprendront que
les riches fournissent les moyens de leur procurer les avantages
sociaux. Pour
que les classes intelligentes qui, seules, payeront l’impôt, n’aient
pas lieu
de se plaindre outre mesure du nouveau système de répartition, nous
leur
soumettrons des comptes détaillés, dans lesquels nous indiquerons de
quelle
manière on emploie leur argent, sans qu’il soit fait mention, cela va
sans
dire, de ce qui sera attribué aux besoins particuliers du souverain et
aux
nécessités de l’administration.
Le
souverain
n’aura aucune propriété personnelle, puisque
tout lui appartiendra dans l’État, car si l’on admettait que le
souverain pût
posséder une propriété privée, il semblerait que tout dans l’État ne
fût pas sa
propriété. Les parents du souverain - sauf son héritier qui sera
entretenu par
l’État - devront servir l’État, soit comme fonctionnaires, soit dans un
emploi
quelconque, afin de conserver le droit de posséder; le privilège d’être
de sang
royal ne leur vaudrait pas celui de vivre aux frais de l’État. Il y
aura un
droit de timbre progressif sur toutes les ventes, les achats et les
successions. Toute transaction qui ne porterait pas le timbre requis
sera
considérée comme illégale, et le premier propriétaire aura à payer à
l’État un
pourcentage sur ledit droit à compter du jour de la vente.
Toutes
les
reconnaissances de transactions devront être
remises, chaque semaine, au contrôleur local des contributions, avec
les noms
et prénoms du nouveau et de l’ancien propriétaires, ainsi que leurs
adresses
permanentes. Il sera nécessaire d’employer la même méthode pour toute
transaction dépassant un certain chiffre, c’est-à-dire dépassant le
chiffre
moyen des dépenses quotidiennes. La vente des objets de première
nécessité ne
sera timbrée qu’avec un timbre ordinaire de valeur fixe. Comptez
seulement
combien de fois le montant de cette taxe dépassera le revenu des
gouvernements
des Gentils. L’État devra avoir en réserve un capital donné et, au cas
où le
produit des impôts excéderait cette somme, le surplus des rentrées
serait mis
en circulation.
Ce
reliquat sera
employé à toutes sortes de travaux
publics. La direction de tels travaux serait confiée à un ministre
d’État; les
intérêts des classes ouvrières seraient ainsi intimement liés à ceux de
l’État
et du souverain. Une partie du reliquat servirait encore à distribuer
des
primes aux inventeurs et aux producteurs. Il est absolument essentiel
de ne pas
laisser dormir l’argent dans les banques de l’État, du moins au-delà de
la
somme nécessaire pour faire face à une dépense spéciale. L’argent est
fait pour
circuler, et toute congestion monétaire est fatale à la marche des
affaires
publiques; l’argent est, en effet, comme l’huile, dans les rouages de
l’État;
si l’huile devient trop épaisse, le mécanisme s’encrasse et la machine
s’arrête. Le fait d’avoir substitué, pour une large part, le papier à
la
monnaie courante vient de créer le malaise dont nous parlons et dont il
est
facile de saisir les conséquences. Nous instituerons aussi une Cour des
Comptes
qui permettra au souverain de connaître exactement les dépenses et les
revenus
du gouvernement.
Toute
la
comptabilité sera scrupuleusement tenue à jour -
excepté pour le mois courant et celui qui précède. La seule personne
qui ne saurait
avoir d’intérêt à voler l’État est le souverain, puisqu’il en est le
propriétaire. C’est pourquoi son contrôle coupera court à toute
possibilité de
coulage et de gaspillage. Toutes réceptions purement protocolaires, qui
sont
pour le souverain une telle perte de temps si précieux, seront
supprimées, afin
de lui laisser davantage de loisirs pour s’occuper des affaires de
l’État. Dans
notre gouvernement, le souverain ne sera pas entouré de courtisans,
qui, en
général, font la cour au monarque par amour du faste, mais qui n’ont,
au fond
du cœur, que leur intérêt propre et non le désir du bien public.
Nous
n’avons
réussi à faire éclore toutes les crises
économiques, si habilement préparées par nous dans les pays des
Gentils, qu’en
retirant l’argent de la circulation. L’État se trouve obligé, pour ses
emprunts, de faire appel aux grosses fortunes, qui sont congestionnées
par le
fait que l’argent a été retiré au gouvernement. Ces emprunts
constituent une
lourde charge pour les États qui sont obligés de payer des intérêts et
qui se
trouvent ainsi obérés. La concentration de la production par le
capitalisme a
sucé jusqu’à la dernière goutte toute la force productrice, et, avec
elle,
toute la richesse de l’État. L’argent ne peut, actuellement, satisfaire
tous les
besoins des classes ouvrières, parce qu’il n’y en a pas assez pour
circuler
partout. Il faut que l’émission de la monnaie courante corresponde à
l’importance de la population, et, du premier jour de leur naissance,
les
enfants doivent être comptés comme des unités de plus à satisfaire. La
révision
de la quantité de monnaie mise en circulation doit être faite de temps
à autre;
c’est une question vitale pour le monde entier.
Vous
savez, je
pense, que l’étalon or a été la perte de
tous les États qui l’ont adopté, parce qu’il ne peut satisfaire tous
les
besoins des populations, d’autant plus que nous avons fait tous nos
efforts
pour obtenir son accaparement et le faire retirer de la circulation.
Notre
gouvernement mettra en circulation la quantité de monnaie en proportion
avec la
force ouvrière du pays, et cette monnaie sera en papier ou même en
bois. Nous
émettrons une quantité de monnaie suffisante pour que chacun de nos
sujets
puisse en avoir suffisamment, ajoutant à chaque naissance et diminuant
à chaque
décès la somme correspondante. Les comptes du gouvernement seront tenus
par des
gouvernements locaux séparés et par des bureaux provinciaux. Pour qu’il
ne
puisse y avoir de retards dans le paiement des dépenses de l’État, le
souverain
lui-même donnera des ordres fixant les dates des paiements. Ainsi
disparaîtra
le favoritisme qui existe, dans certains ministères des finances, à
l’égard
d’autres ministères. Les comptes des revenus et des dépenses seront
tenus
ensemble pour qu’ils puissent toujours être comparés.
Les
plans que
nous ferons pour réformer les institutions
financières des Gentils seront présentés de telle manière qu’ils
n’attireront
jamais leur attention. Nous indiquerons la nécessité de réformes comme
provenant de l’état de désordre auquel ont atteint les finances des
Gentils.
Nous montrerons que la première raison de ce mauvais état des finances
provient
de ce qu’au début de l’année financière on commence par faire une
évaluation
approximative du budget dont l’importance augmente chaque année, parce
que, tel
qu’il est, il suffit à peine pour aller jusqu’à la fin du premier
semestre; on
propose une révision, on ouvre de nouveaux crédits, qui, généralement,
sont
absorbés au bout de trois mois; on vote alors un budget supplémentaire,
et,
pour boucler le budget, il faut encore voter des crédits pour sa
liquidation.
Le
budget de
l’année est basé sur le chiffre des dépenses
de l’année précédente; or, il y a, chaque année, un écart de 50% entre
la somme
nominale et la somme perçue, ce qui fait qu’au bout de dix ans le
budget annuel
a triplé. C’est à cette façon de procéder, tolérée par les
gouvernements
insouciants des Gentils, que leurs réserves ont été taries. Aussi,
lorsque sont
venus les emprunts, leurs caisses se sont vidées et ils ont été sur le
point de
faire banqueroute. Vous comprendrez aisément que nous n’adopterons pas
cette
manière de conduire les affaires financières que nous avons conseillée
aux
Gentils. Chaque emprunt prouve la faiblesse du gouvernement et son
incapacité
de comprendre ses propres droits. Tout emprunt, comme l’épée de
Damoclès, est
suspendu sur la tête des gouvernants, qui, au lieu de lever directement
l’argent dont ils ont besoin en établissant des impôts spéciaux, s’en
vont,
chapeau bas, chez nos banquiers.
Les
emprunts
étrangers sont comme des sangsues: On ne
peut les détacher du corps de l’État, il faut qu’elles tombent
d’elles-mêmes,
ou bien que le gouvernement réussisse à s’en débarrasser. Mais les
gouvernements des Gentils n’ont aucun désir de secouer ces sangsues;
bien au
contraire, ils en accroissent le nombre, se condamnant ainsi à mort par
la
perte de sang qu’ils s’infligent. À tout prendre, un emprunt étranger
est-il
autre chose qu’une sangsue? Un emprunt est une émission de valeurs
d’État qui
comporte l’obligation de payer les intérêts de la somme empruntée
suivant un
taux donné. Si l’emprunt est émis à 5%, au bout de vingt ans l’État
aura
déboursé, sans aucune nécessité, une somme égale au montant de
l’emprunt, et
cela pour le simple paiement des intérêts. Au bout de quarante ans,
cette somme
aura été déboursée deux fois, et trois fois au bout de soixante ans,
l’emprunt
lui-même demeurant impayé.
D’après
ce
calcul, il est évident que de tels emprunts,
sous le régime actuel des impôts (1901), arrache ses derniers centimes
au
pauvre contribuable, et cela pour payer les intérêts aux capitalistes
étrangers, auxquels l’État emprunte l’argent. L’État ferait bien mieux
de
recueillir les sommes nécessaires en levant un impôt qui ne le
grèverait pas
d’intérêt à payer. Tant que les emprunts furent nationaux, les Gentils
faisaient tout simplement passer l’argent des pauvres dans la poche des
riches;
mais, lorsque, à force de corruption, nous eûmes acheté les agents
nécessaires,
les emprunts étrangers furent substitués aux emprunts nationaux, et
toute la
richesse des États se rua dans nos coffres, si bien que les Gentils en
vinrent
à nous payer une sorte de tribut.
Par
leur
négligence dans la conduite des affaires de
l’État, ou par la vénalité de leurs ministres, ou par leur ignorance
des choses
financières, les souverains des Gentils ont rendu leurs pays à tel
point
débiteurs de nos banques qu’ils ne pourront jamais payer leurs dettes.
Vous
devez comprendre quelles peines nous a coûté l’établissement d’un tel
état de choses.
Dans notre gouvernement, nous aurons grand soin qu’il ne puisse se
produire
d’arrêt dans la circulation de l’argent; nous n’aurons donc pas de ces
emprunts
d’État, sauf un seul consistant en bons du Trésor, émis à 1%; ce faible
pourcentage n’exposant pas l’État à être saigné par les sangsues. Le
droit
d’émettre des valeurs appartiendra exclusivement aux sociétés
commerciales.
Celles-ci n’auront aucune difficulté à payer les intérêts sur leurs
bénéfices
parce qu’elles empruntent de l’argent pour leurs entreprises
commerciales,
tandis que l’État ne peut tirer aucun bénéfice de ses emprunts,
puisqu’il ne
les fait que pour dépenser l’argent qu’il en reçoit.
L’État
achètera,
lui aussi, des valeurs commerciales; il
deviendra, à son tour, un créancier au lieu d’être débiteur et de payer
tribut
comme il le fait de nos jours. Ceci mettra fin à l’indolence et à la
paresse
qui nous rendaient service tant que les Gentils étaient indépendants,
mais qui
seraient honnies dans notre gouvernement. Le vide qui existe dans le
cerveau
purement bestial des Gentils est suffisamment prouvé par le fait qu’ils
ne
comprennent pas qu’en nous empruntant de l’argent ils auront, un jour
ou
l’autre, à soustraire des ressources du pays le capital emprunté avec
ses
intérêts. Il aurait été plus simple de prendre, tout de suite, l’argent
des
leurs, auxquels ils n’auraient pas eu à payer d’intérêts. Voilà qui
prouve
notre génie et le fait que notre peuple a été choisi par Dieu.
Nous
avons si
bien présenté les choses que les Gentils
ont cru qu’il y avait pour eux un bénéfice à tirer des emprunts. Nos
calculs,
que nous exposerons en temps voulu et qui ont été élaborés au cours des
siècles, tandis que les Gentils gouvernaient, différeront des leurs par
leur
extrême clarté et convaincront le monde des avantages de nos plans
nouveaux.
Ces plans mettront fin aux abus qui nous ont permis de nous rendre
maîtres des
Gentils et que nous ne tolérerons pas sous notre règne. Notre budget
sera
compris de telle façon qu’il sera impossible au souverain, comme au
plus petit
employé, de distraire la moindre somme d’argent sans être vu, ou de lui
donner
un tout autre emploi que celui qui a été prévu. Il est impossible de
gouverner
avec succès si l’on n’a pas un plan fixe bien défini. Les chevaliers et
les héros
eux-mêmes périssent s’ils s’aventurent dans un chemin sans savoir où il
conduit
et s’ils partent en voyage sans s’être convenablement approvisionnés.
Les
souverains
des Gentils, encouragés par nous à
abandonner leurs devoirs, pour ne penser qu’à paraître, à recevoir
fastueusement et à se divertir de toute manière, nous ont servi d’écran
pour
dissimuler nos intrigues. Les rapports de leurs partisans, envoyés pour
représenter le souverain en public, étaient faits, en réalité, par nos
agents.
Ces rapports étaient toujours rédigés de façon à plaire aux souverains
à
l’esprit borné. On ne manquait pas de les assaisonner de projets variés
d’économie future. Ils auraient pu demander: "Comment pourrait-on
économiser? Serait-ce par de nouveaux impôts?" Mais ils ne posaient
aucune
question semblable aux lecteurs de nos rapports. Vous savez vous-mêmes
à quel
chaos financier ils ont abouti, par leur propre négligence; ils ont
fait
banqueroute, en dépit de tous les durs efforts de leurs sujets.
Je
veux
maintenant reprendre le sujet de notre dernier
entretien et vous donner une explication détaillée sur les emprunts
nationaux.
Je ne parlerai plus des emprunts étrangers, parce qu’ils ont rempli nos
coffres
de l’argent des Gentils, et encore parce que notre gouvernement
universel
n’aura pas de voisins à qui emprunter d’argent. Nous avons employé la
corruption des hauts fonctionnaires et la négligence des souverains des
Gentils
pour faire verser à l’État deux et trois fois l’argent par nous avancé,
et dont,
en réalité, il n’avait pas besoin. Qui pourrait en faire autant à notre
égard?
Je passe donc aux détails sur les emprunts nationaux. En annonçant
l’émission
d’un emprunt national, le gouvernement ouvre une souscription. Pour que
les
valeurs émises soient à la portée de tous, elles sont à très bas prix.
Les
premiers souscripteurs peuvent acheter au-dessous du pair. Le second
jour, le
prix augmente, pour donner l’impression que tout le monde se les
arrache.
Quelques
jours
plus tard, les coffres du Trésor sont
pleins de l’argent souscrit surabondamment. (Pourquoi continue-t-on de
prendre
l’argent lorsque l’emprunt est couvert et au-delà?) La souscription
est,
évidemment, bien supérieure à la somme inscrite pour l’emprunt; c’est
là qu’est
tout le succès: Le public a toute confiance dans le gouvernement! Mais,
quand
la farce est jouée, il ne reste plus que le fait d’une énorme dette à
payer.
Et, pour en servir les intérêts, il faut que le gouvernement ait
recours à un
nouvel emprunt qui n’annule pas la dette de l’État mais qui l’augmente,
tout au
contraire. Lorsqu’il ne lui est plus possible d’emprunter, l’État lève
de
nouveaux impôts pour arriver à payer les intérêts de ses emprunts. Ces
impôts
ne sont pas autre chose que des dettes qui couvrent d’autres dettes.
Nous
arrivons
alors aux conversions d’emprunts, mais ces
conversions ne font que diminuer la somme d’intérêts à payer, sans
éteindre la
dette. De plus, on ne peut les faire qu’avec le consentement des
créanciers.
Lorsqu’on annonce ces conversions, on laisse le droit aux créanciers de
les
accepter ou non, et, dans ce dernier cas, ils peuvent retirer leur
argent. Si
tout le monde retirait son argent, l’État se trouverait pris dans ses
propres
filets et ne pourrait satisfaire toutes les demandes. Par bonheur pour
les
gouvernements, les Gentils n’entendent pas grand-chose aux questions
financières, et ils ont toujours préféré consentir à une diminution de
leurs
valeurs et à une réduction des intérêts, plutôt que de risquer de
nouveaux
placements: C’est ainsi qu’ils ont souvent aidé l’État à se libérer de
ses
dettes s’élevant, dans certains cas, à plusieurs millions.
Les
Gentils
n’oseraient pas opérer de même pour les
emprunts étrangers, sachant très bien que nous exigerions alors tous
nos
capitaux. En agissant de la sorte, le gouvernement admettrait
ouvertement son
insolvabilité, ce qui montrerait au peuple que ses intérêts n’ont rien
de
commun avec ceux de l’État. J’attire tout particulièrement votre
attention sur
ce point, comme sur le suivant: Tous les emprunts nationaux sont,
actuellement,
consolidés par ce qu’on appelle des emprunts provisoires, dont
l’échéance est
de courte durée. Ces emprunts sont couverts au moyen de dépôts dans les
banques
d’État ou à la Caisse d’épargne. Cet argent étant à la disposition de
l’État
pendant un temps considérable, il est employé à payer les intérêts des
emprunts
étrangers, et le gouvernement remplace l’argent qu’il prend dans ces
banques
par des valeurs d’État. Ce sont ces valeurs qui couvrent tous les
déficits dans
les coffres des gouvernements des Gentils.
Toutes
ces
opérations frauduleuses disparaîtront lorsque
notre souverain montera sur le trône universel. Nous détruirons
également le
marché des valeurs, parce que nous ne permettrons pas que notre
prestige puisse
être ébranlé par la hausse ou la baisse de nos fonds, dont la valeur
nominale
sera fixée par la loi, sans possibilité de fluctuation. La hausse est
la cause
de la baisse, et c’est par les hausses que nous sommes arrivés à
discréditer
les fonds publics des Gentils. Nous substituerons aux marchés des
valeurs
d’énormes administrations d’État, dont le service consistera à taxer,
suivant
les ordres reçus, les entreprises commerciales. Ces administrations
seront à
même de lancer sur le marché des millions d’actions commerciales ou de
les
acheter en un seul jour. Toutes les affaires commerciales seront ainsi
entre
nos mains. Vous imaginez quelle force sera la nôtre!
Dans
tout ce que
je vous ai dit jusqu’ici, j’ai cherché à
vous faire un tableau exact du mystère des événements actuels et de
ceux du
passé; tous voguent au gré des flots du Destin, et nous en verrons le
résultat
dans un avenir prochain. Je vous ai montré nos plans secrets mis à
exécution
dans nos rapports avec les Gentils, puis notre politique financière. Je
n’ai
plus que quelques mots à ajouter. La plus grande force des temps
présents est
concentrée entre nos mains: C’est l’or. En deux jours, nous pouvons en
faire
sortir de nos trésors secrets n’importe quelle somme. Est-il
nécessaire, après
cela, de prouver que notre gouvernement est voulu par Dieu? Est-il
admissible
qu’avec d’aussi vastes richesses nous ne soyons pas capables de prouver
que
tout l’or accumulé pendant tant de siècles ne nous soit une aide pour
faire
triompher notre vraie cause pour le bien, c’est-à-dire pour la
restauration de
l’ordre sous notre gouvernement? Peut-être faudra-t-il employer la
violence,
mais cet ordre sera définitivement établi.
Nous
prouverons
que nous sommes les bienfaiteurs qui
avons rendu au monde torturé la paix et la liberté perdues. Nous
donnerons au
monde l’occasion de ressaisir cette paix et cette liberté, mais à une
condition
expresse: Celle d’adhérer strictement à nos lois. De plus, nous
rendrons
évident à tous que la liberté ne consiste pas dans la dissolution, ni
dans le
droit de faire tout ce qui plaît; que la position de la puissance d’un
homme ne
lui confère pas le droit de proclamer des principes destructeurs comme
la
liberté de religion, l’égalité ou autres idées analogues. Nous
démontrerons
clairement que la liberté individuelle ne donne pas le droit de
s’agiter ou
d’exciter les autres par des discours ridicules adressés aux masses en
délire.
Nous enseignerons au monde que la vraie liberté consiste seulement dans
l’inviolabilité de la personne et de la propriété de ceux qui adhèrent
à toutes
les lois de la vie sociale, que la position d’un homme dépendra de sa
conception des droits d’autrui et que sa dignité lui défend d’avoir sur
lui-même des idées fantastiques.
Notre
domination
sera glorieuse parce qu’elle sera forte
et qu’elle gouvernera et guidera, sans se mettre à la remorque des
chefs de la
populace ou d’orateurs, quels qu’ils soient, clamant des paroles
insensées
qu’ils appellent de grands principes et qui ne sont, en réalité, que
des
utopies. Notre puissance sera l’organisatrice de l’ordre, principe du
bonheur
public. Le prestige de cette puissance lui attirera une adoration
mystique, en
même temps que l’assujettissement de toutes les nations. Une vraie
puissance ne
doit céder devant aucun droit, pas même devant celui de Dieu. Personne
n’osera
s’en approcher avec l’intention de la diminuer, ne fût-ce que d’un fil.
Pour
que les
hommes s’habituent à nous obéir, il faut
qu’ils soient élevés dans la simplicité; c’est pourquoi nous réduirons
la
production des objets de luxe. De cette façon, nous imposerons aussi
les bonnes
mœurs que viennent corrompre les rivalités engendrées par le luxe. Nous
encouragerons le travail manuel pour faire du tort aux manufactures
privées. La
nécessité de telles réformes se manifeste dans ce fait que les grands
usiniers
incitent souvent leurs ouvriers contre le gouvernement, peut-être même
sans
s’en douter. Le peuple employé dans les industries locales ne sait pas
ce que
c’est que le "chômage"; c’est ce qui l’attache à l’ordre existant et
lui fait soutenir le gouvernement; mais il n’y a pas de plus grand
danger pour
le gouvernement que le chômage. Pour nous, le chômage aura terminé son
œuvre
lorsque, par lui, nous aurons obtenu le pouvoir.
L’ivrognerie
sera
également prohibée comme un crime de
lèse humanité et punie comme tel, car l’alcool ravale l’homme au niveau
de la
bête. Les nations ne se soumettent aveuglément qu’à un pouvoir fort,
absolument
indépendant, ayant en main une épée pour se défendre contre toute
insurrection
sociale. Pourquoi exigeraient-elles que leur souverain soit un ange? Il
faut
qu’il soit la personnification de la force et de la puissance. Un chef
doit
surgir: Il supprimera les gouvernements existants que faisait vivre une
foule
dont nous avons amené la démoralisation en la jetant dans les flammes
de
l’anarchie. Le chef en question commencera par éteindre ces flammes qui
jaillissent sans cesse de tous côtés. Pour obtenir un tel résultat, il
devra
détruire toutes les sociétés capables d’allumer l’incendie, même s’il
doit pour
cela répandre son propre sang.
Il
devra former
une armée bien organisée qui combattra,
sans trêve, l’infection de l’anarchie, véritable poison pour un
gouvernement.
Notre souverain sera l’élu de Dieu, avec la mission de détruire toutes
les
idées provenant de l’instinct et non de la raison, de la brutalité et
non de
l’humanité. Ces idées sont à l’ordre du jour, couvrant de la bannière
du droit
et de la liberté leurs rapines et leurs violences. De telles idées ont
détruit
toutes les organisations sociales, préparant ainsi le règne du roi
d’Israël.
Mais leur rôle sera fini lorsque commencera le règne de notre
souverain. C’est
alors qu’il faudra les balayer pour purifier de toute souillure le
chemin de
notre roi. Nous pourrons alors dire aux nations: "Priez Dieu et
courbez-vous devant Celui qui est marqué du sceau des prédestinés et
dont Dieu
Lui-même guide l’étoile, afin que nul autre que Lui ne puisse libérer
l’humanité de tout péché."
Nous
allons
parler, maintenant, de la manière dont nous
affermirons la dynastie de David pour qu’elle puisse durer jusqu’à la
fin des
temps. Notre procédé consistera particulièrement dans les mêmes
principes qui
valurent à nos Sages le gouvernement des affaires du monde,
c’est-à-dire la
direction de l’éducation de toute la race humaine. Plusieurs membres de
la
famille de David prépareront des rois et leurs successeurs, qui seront
élus non
par droit d’hérédité, mais d’après leur valeur. Ces successeurs seront
initiés
à nos mystères politiques secrets et à nos plans de gouvernement, en
prenant
toute précaution pour que nul autre ne puisse les connaître. De telles
mesures
seront nécessaires, afin que tout le monde sache que seuls sont
capables de
gouverner ceux qui ont été initiés aux mystères de l’art politique. Ce
n’est
qu’à ces hommes seuls qu’on apprendra comment il faut appliquer nos
plans dans
la pratique, en se servant de l’expérience des siècles passés. On les
initiera
aux conclusions à déduire de toutes les observations qu’ils pourront
faire sur
notre système politique et économique et à toutes les sciences
sociales. En un
mot, on leur dira le véritable esprit des lois qui ont été établies par
la
nature elle-même pour gouverner l’humanité.
Les
successeurs
directs du souverain sont écartés si,
pendant leur éducation, on s’aperçoit qu’ils sont frivoles ou trop
sensibles,
ou s’ils montrent quelque autre tendance susceptible de nuire à leur
puissance
ou de les rendre incapables de gouverner et d’être même un danger pour
le
prestige de la couronne. Nos Sages ne confieront les rênes du
gouvernement qu’à
des hommes capables de régner avec fermeté, au risque peut-être d’être
cruels.
En cas de maladie ou de perte d’énergie, notre souverain sera obligé de
passer
les rênes du gouvernement à tel membre de sa famille qui se serait
montré plus
capable que lui. Les plans du roi pour le présent et, plus encore, pour
l’avenir ne seront même pas connus de ceux que l’on appellera ses
conseillers
les plus intimes. Seul notre souverain et ses trois initiateurs
connaîtront
l’avenir. Le peuple croira reconnaître le Destin lui-même et toutes ses
voies
humaines dans la personne du souverain qui gouvernera avec une fermeté
inébranlable, exerçant son contrôle sur lui-même et sur l’humanité.
Personne ne
connaîtra les intentions du souverain quand il donnera ses ordres; nul
n’osera
donc entraver sa course mystérieuse. Il faut, naturellement, que notre
souverain ait un cerveau capable d’exécuter nos plans. Il ne montera
donc sur
le trône que lorsque ses facultés intellectuelles auront été vérifiées
par nos
Sages.
Pour
s’assurer
l’amour et la vénération de tous ses
sujets, notre souverain devra souvent leur adresser la parole en
public. Les
deux puissances, celle du peuple et celle du souverain, s’harmoniseront
au
contact, au lieu de rester séparées, comme chez les Gentils, où l’une
regardait
l’autre avec terreur. Il nous fallait maintenir ainsi ces deux
puissances dans
cet état de terreur mutuelle, pour qu’une fois séparées elles
tombassent dans
nos mains. Le roi d’Israël ne devra pas être dominé par ses passions,
particulièrement par la sensualité. Il ne laissera pas dominer les
instincts
animaux qui affaibliraient ses facultés mentales. La sensualité, plus
que toute
autre passion, détruit, fatalement, toutes les facultés de
l’intelligence et de
la prévoyance; elle dirige la pensée des hommes vers le plus mauvais
côté de la
nature humaine. La Colonne de l’Univers, en la personne du Gouverneur
du Monde,
issu de la Sainte Race de David, doit renoncer à toutes passions pour
le bien
de son peuple. Notre souverain doit être irréprochable.
Comme
vous venez
de le lire, le monde entier est sous la
puissance du diable et de ses agents, 1Jean 5:19. Le temps est venu
pour tous
ceux qui ne croient pas en Dieu, et pour tous ceux qui contestent
l'autorité de
la Bible, de réfléchir encore. Les œuvres de satan sont devenues si
visibles de
nos jours qu'il n'y a que des gens de mauvaise foi pour continuer de
dire que
satan n'existe pas. Satan existe, et ses agents comme vous venez de le
lire
existent également, et travaillent avec acharnement pour accomplir leur
mission, celle de détruire le monde. Il sera maintenant plus facile
pour ceux
qui ne croient pas en Dieu, d'accepter qu'ils se sont trompés. Il n'est
pas
possible que satan existe, et que Dieu n'existe pas. Si satan et ses
démons
existent, c'est que Dieu et ses anges existent également.
Vous
tous qui
méprisiez la Bible pensant que Dieu
n'existe pas, reconsidérez votre position pendant qu'il est encore
temps. Dieu
existe, et Sa parole qui est la Bible est vraie. Chacun de vous a
intérêt à se
réconcilier avec Dieu avant de quitter la terre. Et vous tous qui
pensiez que
chaque continent a son dieu ou ses dieux, détrompez-vous, il n'en est
rien. Il
y a bel et bien un seul Dieu qui est le Maître de tous Ses enfants,
comme il y
a un seul satan qui est le maître de tous ces serpents dont vous venez
de lire
les plans de domination et de destruction du monde. Si chaque continent
n'a pas
son satan ou ses satans, c'est qu'il n'y a pas de raisons que chaque
continent
ait son dieu ou ses dieux.
Vous
tous qui
trouviez que la Bible est un autre outil de
colonisation utilisé par les occidentaux pour soumettre les Africains,
les
massacrer et piller toutes leurs ressources, vous devez comprendre
maintenant
que vous vous êtes trompés. Ces occidentaux à qui vous attribuez par
erreur la
paternité du Christianisme, ne croient pas eux-mêmes en la Bible. Ils
s'en sont
tout simplement servi pour nuire au reste du monde, et pour commettre
leurs
crimes et leurs abominations.
En
se servant de
la Bible comme ils l'ont fait, ces
démons en chair avaient pour mission de saboter la Bible, dans le but
d'amener
la multitude à ne plus croire en Dieu. Et c'est exactement ce qui se
passe
malheureusement. Pendant que certains Africains rejettent la Bible sous
le
prétexte erroné qu'elle a été un instrument de la colonisation,
d'autres, parce
qu'ils ignorent leur propre origine, rejettent la Bible sous le
prétexte toujours
erroné, que la Bible appartient aux Juifs ou à Israël. Le jour que ces
ignorants découvriront la vérité, ils s'évanouiront. Des gens d'autres
nations
tombent aussi dans le piège de rejeter la Bible en pensant qu'elle ne
concerne
que les Juifs ou Israël.
Détrompez-vous
pendant qu'il est encore temps. La Bible
n'est ni pour les Occidentaux, ni pour les Juifs, ni pour Israël; elle
est la
parole du Dieu créateur des Cieux et de la Terre. Et le Dieu de la
Bible n'est
ni le Dieu des Occidentaux, ni celui des vrais Juifs, ni celui des faux
juifs,
ni celui de l'Israël actuel selon la compréhension erronée de plusieurs
Chrétiens évangéliques d'aujourd'hui. Le Dieu de la
Bible est le Dieu de
tous ceux qui croient en Lui par Jésus-Christ le seul Sauveur.
Je
voudrais à ce
propos mettre en garde tous ces
Chrétiens évangéliques et pentecôtistes qui dans leur ignorance
soutiennent
toutes les folies des soi-disant Juifs qui se trouvent actuellement en
Israël,
sous prétexte qu'ils sont le peuple de Dieu. Vous êtes dans l'erreur. Ces
ennemis de Dieu que vous voyez en Israël actuellement ne sont
aucunement le
peuple de Dieu. Ce sont des imposteurs. Ils n'ont jamais été le peuple
de Dieu,
et ne le seront jamais. Le vrai peuple de Dieu est
encore en train de
sombrer dans l'ignorance et dans l'oubli. Vous Chrétiens évangéliques
et
pentecôtistes qui soutenez encore ces agents de l'Enfer, les prenant
pour le
peuple de Dieu, vous devez vous repentir. Vous devez de tout votre cœur
demander pardon à l'Éternel des armées.
Le
Dieu d'Israël
dont il est question dans la Bible, ne
saurait être le Dieu de ces satanistes qui occupent une partie du
Proche Orient
actuellement. Le Dieu d'Israël dont il est question dans la Bible, n'a
jamais
été, et ne sera jamais, le Dieu de ces abominables homosexuels et
transsexuels
qui défilent à longueur de journée à Tel Aviv, ni le Dieu de ces
Illuminati, de
ces Franc-maçons et autres assassins qui se font passer pour des Juifs,
mais
qui ont pactisé avec le diable pour détruire la terre entière et
détourner tout
le monde du vrai Dieu. Que cela soit très clair pour vous dorénavant.
Que la grâce
soit
avec tous ceux qui aiment notre Seigneur
Jésus-Christ d'un amour inaltérable!
Chers frères et sœurs,
Si vous avez fui les fausses églises et voulez savoir ce que vous devez faire, voici les deux solutions qui s'offrent à vous:
1- Voyez si autour de vous il y a quelques autres enfants de Dieu qui craignent Dieu et désirent vivre selon la Saine Doctrine. Si vous en trouvez, sentez-vous libres de vous joindre à eux.
2- Si vous n'en trouvez pas et désirez nous rejoindre, nos portes vous sont ouvertes. La seule chose que nous vous demanderons de faire, c'est de lire d'abord tous les Enseignements que le Seigneur nous a donnés, et qui se trouvent sur notre site www.mcreveil.org, pour vous rassurer qu'ils sont conformes à la Bible. Si vous les trouvez conformes à la Bible, et êtes prêts à vous soumettre à Jésus-Christ, et à vivre selon les exigences de Sa parole, nous vous accueillerons avec joie.
Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous!
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